Que révèle l'émission "Sommes-nous tous racistes" ?

Sommes-nous tous racistes ? C'est la question posée par France Télévisions dans une émission diffusée en prime time la semaine dernière. Alors que certains observateurs politiques évoquent un "racisme d'atmosphère" et que le rappeur Youssef Swatt's dénonçait lors de l'émission Fête de la Musique diffusée par France Télévisions les politiques "des années 30" de Bruno Retailleau, la France est-elle raciste ? Sophie de Ravinel et Jean-Pierre Denis se posent la question au micro de RCF Notre-Dame.

La mise en exergue "d'instincts"

Plusieurs cas de figure étaient présentés aux téléspectateurs de l'émission "Sommes-nous tous racistes ?". Parmi eux notamment, une expérience qui visait à montrer que les personnes blanches allaient plutôt s'asseoir à côté d'une personne blanche que noire dans une salle d'attente. Pour les experts mobilisés par France Télévisions, cette attitude démontre un côté "reptilien" de l'humain, une tendance inconsciente à aller vers ce qui nous ressemble. Un biais présent chez l'humain, pour Sophie de Ravinel, mais souvent dissimulé ou peu connu. "Il y a des biais dans chacun de nos comportements, même que dans l'intelligence artificielle et dans les langages, n'est-ce pas ? Dans nos cerveaux, il y a des biais aussi, souvent incsoncients. Et je trouve que le bénéfice de ce type d'émission, à condition qu'on prenne de la distance et qu'on ne se laisse pas embarquer dans des réflexions qui vont au-delà de notre liberté individuelle, c'est le mérite de soulever un peu le tapis et de voir la poussière qu'il y a dessous." Des "biais négatifs" qu'il convient d'essayer de "surmonter" pour Jean-Pierre Denis, mais qui trouvent parfois un aspect froidement logique. Il s'appuie pour ce faire sur la vague de contrôle des papiers d'identité orchestrée par le ministère de l'Intérieur dans les gares. "Cette opération est-elle raciste ? Evidemment, que non. Si votre peau est noire, on va suspecter que vous avez plus de chances statistiquement de venir d'un pays d'Afrique. Pour autant y a des situations dans lesquelles c'est vrai qu'il y a un vécu qu'il faut entendre pour beaucoup de personnes qui sont confrontées à une situation qui est à la fois, on peut dire, pour elles, raciste, mais en même temps sans intention de racisme."

Renforcer les liens 

Mais alors comment "surmonter ces biais négatifs" lorsque ceux-ci ne répondent qu'à des prénotions psychologiques, subjecvtives ? “L'essence d'une nation est que tous les individus aient beaucoup de choses en commun, et que tous aient oublié bien des choses” disait Ernest Renan en conférence à la Sorbonne. Une thèse à laquelle Sophie de Ravinel semble souscrire "C'est toute une histoire de codes. Certaines personnes n'ont pas les mêmes codes." La lutte contre un racisme d'instinct passe donc pour elle par l'union, par le renforcement des similarités.