Quand un cri se fait entendre, un engagement peut naître

Que le monde est magnifique ! Nous avons tous, sans doute, regardé le ciel la « nuit des étoiles » filantes, au milieu du mois d’août… Que de soleils dans l’univers. Et combien ils sont loin pour apparaître à nos yeux comme des points lumineux… Et les animaux, les plantes, les minéraux : leur ensemble, leur détail. Miracle de la vie ! Beauté de la matière. Et nous, petits êtres sur une planète dans un coin périphérique de l’univers…, nous avons mesuré tout cela, alors que ne sommes que poussière d’étoiles. Quelle invention de la nature d’avoir laissé surgir, en son sein, homo sapiens ! Comme une deuxième création, une merveille redoublée : nous cherchons, nous connaissons, nous aimons ce qui nous dépasse.

Et pourtant, parmi tant de beautés, pourquoi tant de souffrances ? Passe encore les malheurs naturels. Les volcans, les tsunamis, les virus, la mort… La nature est libre et inventive. Ce qui surgit ici peut bien détruire ce qui surgit là… C’est naturel !

[Certains animaux – nous en sommes – sont carnivores, qui mangent la chair des autres ; certaines plantes sont des parasites, qui tirent leur croissance de ce qu’elles détruisent.
Un être naît, un être meurt. Une espèce apparaît, une autre disparaît… Les souffrances naturelles peuvent bien se comprendre dans le cycle de la vie et de ses mutations.]

Mais pourquoi tant de souffrances causées par nous gratuitement, inconsidérément, volontairement ? Souffrances dans le monde, souffrances dans l’Église ; souffrances au travail, souffrances en famille ; violences économiques, violences politiques… L’actualité chaque jour apporte son lot de violences pures, de méchancetés calculées, d’indifférences silencieuses. Faut-il encore écouter tous les jours la radio et lire les journaux pour perdre le moral ? Faut-il oublier ces violences pour jouir de la beauté du monde et du miracle de la vie ?

"Quand un cri se fait entendre, un engagement peut naître", dit Jean Vanier.

Je pense à Gandhi, à Mandela, ou Sœur Emmanuelle, hier. Je pense aujourd’hui à Sant’Egidio ou à Coexister, par exemple, réagissant à la haine religieuse qui se répand avec l’ignorance. Je pense à l’œuvre Falret, ou au Club House, accueillant des personnes en grande souffrance psychique dans le respect de leur dignité et de leur autonomie blessée. Je pense à l’association l’Art(sans)frique, qui promeut la mémoire vive des collections d’art africain, pillées pendant les troubles à Abidjan. Je pense à Pierre Rabbi ou Nicolas Hulot, qui voudraient la politique plus fidèle au bien commun de l’humanité. Je pense au président Macron ou à Confrontations-Europe, qui veulent réveiller le bon sens des européens. Je pense au Pape François, et à tout ce qu’il entreprend pour que l’Église soit un sacrement du Royaume.

Quand un cri se fait entendre, quelqu’un se lève !