Quand la simplicité remplace la tradition : des obsèques inédites pour le pape François

Le cercueil du souverain pontife sera exposé à partir du mercredi 23 avril au matin dans la basilique Saint-Pierre de Rome, où les fidèles pourront venir lui rendre un dernier hommage. La dépouille du pape, mise en bière le soir du lundi 21 avril, repose pour l’heure dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe du Vatican, où François avait choisi de vivre depuis son élection en 2013.

Une simplification des rites funéraires

Dès la mort d’un pape, les obsèques suivent un protocole et des rites funéraires très codifiés. Les services funèbres s’étendent traditionnellement sur neuf jours consécutifs, appelés novemdiales. Ces cérémonies sont marquées par différentes étapes, que le pape François avait souhaité simplifier, dans la continuité de la constitution apostolique de 1996 sur la vacance du Siège apostolique et du rituel de 1998 relatif aux obsèques du pontife romain.

Le premier temps rassemble l’ensemble des rites célébrés au Palais apostolique. Durant cette étape, la dépouille du pape argentin sera transférée, dans la journée de mardi, de la résidence Sainte-Marthe vers la basilique Saint-Pierre, pour être exposée aux fidèles dès mercredi. Le corps du pape François sera présenté sans catafalque — cette estrade ornée destinée à mettre en valeur le cercueil lors des cérémonies — conformément à ses volontés testamentaires, qui prônent une liturgie marquée par la simplicité et la sobriété.

Un hommage plus sobre dans la basilique Saint-Pierre

La deuxième étape est consacrée aux rites dans la basilique Saint-Pierre. Le corps y sera acheminé en procession, présidée par le Camerlingue — le cardinal chargé d’administrer les biens et les affaires temporelles du Saint-Siège entre la mort d’un pape et l’élection de son successeur. Traditionnellement, le Camerlingue recouvre le visage du pape d’un voile de soie blanc, dépose dans le cercueil une bourse contenant des pièces émises durant le pontificat, ainsi qu’un étui scellé renfermant le récit des événements survenus. 

Cependant, conformément à ses souhaits, le pape François a demandé que plus aucun objet symbolique (ni pièces, ni biographie) ne soit placé dans le cercueil. Autre changement notable : les funérailles ne seront plus automatiquement présidées par le cardinal le plus âgé, mais par le doyen du Collège des cardinaux ou un autre prélat désigné.

Des rites d’inhumation revisités à Sainte-Marie-Majeure

Alors que les papes sont traditionnellement inhumés dans la basilique Saint-Pierre, Jorge Bergoglio avait exprimé le vœu d’être enterré à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans une sépulture dépouillée, sans aucune décoration, portant pour seule inscription son nom en latin : Franciscus. En outre, la tradition des trois cercueils imbriqués — en cyprès, plomb et chêne — sera abandonnée au profit d’un cercueil unique, en bois simple. 

Par ces ajustements, le pape François entendait inscrire la liturgie funéraire pontificale dans une démarche plus sobre et plus spirituelle, rompant avec les usages hérités des pratiques monarchiques.