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Quand la jeunesse lutte contre l’addiction au numérique

Quand la jeunesse lutte contre l’addiction au numérique

Un article rédigé par Constance Fiévet - le 25 juin 2025 - Modifié le 26 juin 2025
Le Grand TémoinComment le numérique consume nos vies

Diplômé de Sciences Po et de la Sorbonne en philosophie politique et fondateur du média étudiant Gavroche, Baptiste Detombe publie L’Homme démantelé aux éditions Artège. Âgé de 24 ans, il a fait du numérique son combat, principalement concernant l’accès des mineurs aux réseaux sociaux. Il en dénonce les dangers et appelle à une modération de l’accès aux réseaux sociaux et plus généralement des écrans pour les plus jeunes.

l'exposition des mineurs aux écrans © DRl'exposition des mineurs aux écrans © DR

Tandis que la moyenne d’âge d’obtention d’un téléphone portable est de 9 ans, Baptiste Detombe alerte sur les risques qui entourent l’utilisation précoce du numérique et principalement des réseaux sociaux. Alors que l’Assemblée nationale auditionne de nombreux spécialistes pour dresser le bilan des plateformes comme TikTok, l’auteur nous parle concrètement des mécanismes mis en place par les géants du numérique pour nous rendre accros.

Un processus d’addiction

Après le marché du tabac, c’est au tour du numérique de nous rendre addicts. Baptiste Detombe l’affirme, la stratégie de ces entreprises est claire : capter notre attention le plus longtemps possible. “Mon concurrent, c’est le sommeil”, déclarait Reed Hastings, fondateur de Netflix, il y a 8 ans. Un processus pensé et sans cesse perfectionné pour nous inciter à consommer du contenu. Cette stratégie semble fonctionner puisque, comme le rappelle Baptiste Detombe, “un enfant passe en moyenne 3 heures sur son téléphone, chiffre qui monte à 5 heures pour les adolescents”. 16 % de la journée d'un jeune est consacré aux écrans, ce qui représente près de la moitié de leurs temps de sommeil, quantifié à 35% d'une journée. Un chiffre qui alerte l’écrivain qui constate des procédés tel que le scrolling, comportement consistant à faire défiler de courtes vidéos à l’infini, ou encore l’apparition de notifications permanentes de la part des plateformes. Ces procédés sont conçus par les géants du numérique, aussi bien sur leur lieu d’apparition, leur couleur ou leur forme, dans le but de déclencher un processus addictif chez les jeunes. Cela semble fonctionner, observe Baptiste Detombe, qui souligne que 35 minutes de temps passé sur l’application suffisent pour devenir addict. Les spécialistes ont aussi décelé une décharge importante de dopamine lorsqu’une notification s’affiche sur son écran ou simplement lorsque la sonnerie d’un message retentit. Un cercle vicieux qui alimente l’anxiété et le manque de sommeil chez les jeunes.

Quels moyens pour endiguer le phénomène ?

Pour Baptiste Detombe, il est urgent de réagir. Mais la question de la régulation des réseaux sociaux chez les jeunes n’est pas une mince affaire. Pour lui, la solution est d’effectuer un contrôle de l'âge des utilisateurs sur les réseaux grâce à l’empreinte bancaire. Un mode de contrôle déjà utilisé dans le domaine du jeu d’argent en ligne. Peu de mineurs possédant un compte bancaire, le contrôle permettrai de limiter efficacement l’accès aux réseaux sociaux avant un âge que l’auteur qualifie de raisonnable et se situant autour de 16 ans selon lui, en commençant par cibler les grandes plateformes comme TikTok ou Instagram. Toujours est-il que l’établissement des contrôles dépend principalement du législateur et des comités nationaux d’éthique qui ont un rôle à jouer dans ce que Baptiste Detombe qualifie "d’enjeux de santé publique". 

Chargée d’auditionner des jeunes, des parents et des professionnels des réseaux sociaux, la commission d’enquête sur les effets de l’utilisation de TikTok par les mineurs a débuté il y a quelques semaines à l’Assemblée nationale. C'est un premier pas pour dresser le bilan des répercussions des plateformes sur les jeunes et envisager des solutions aux problèmes soulevés.

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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