Maine-et-Loire
Avant la grande messe d'inauguration du pontificat de Léon XIV, annoncée pour le dimanche 18 mai, le nouveau pape a dit sa première messe ce vendredi 9 mai en présence des cardinaux. Des cardinaux qui l'ont applaudi dans la chapelle Sixtine à l'issue de la célébration. Dans son homélie, le successeur de saint Pierre a envoyé des messages forts, sur un ton subtil et mesuré. Visiblement conscient de l'immensité de sa tâche, il a prononcé un texte tout en humilité. Résumé.
Le nouveau pape Léon XIV a été applaudi par les cardinaux à l’issue de la première messe de son pontificat, qu’il a dite ce vendredi 9 mai. Un pape qui semble avoir trouvé le ton juste, visiblement conscient de l’immensité de sa tâche, mais qu'il appréhende comme "l'intendant fidèle" de l’Évangile. Avec finesse et subtilité, Léon XIV s'est montré tel un pasteur à l'écoute du peuple de Dieu, sensible au sort des plus faibles. Il a incité, depuis la chapelle Sixtine, à tourner le regard non pas vers les richesses du Vatican mais vers le peuple des baptisés, seul lieu où peut résider la sainteté. Le nouveau pape a ainsi résumé le sens de son engagement : "Se dépenser jusqu'au bout pour que personne ne manque l'occasion de connaître [Jésus] et de L'aimer."
Dans la tradition catholique les papes sont les successeurs de Pierre – bien plus que ceux de leurs prédécesseurs. Sans surprise, pour sa toute première homélie, Léon XIV a donc cité à plusieurs reprises l’apôtre Pierre. "Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant" (Mt 16, 16), répond ce dernier dans l'évangile de Matthieu, quand Jésus demande : "Pour vous qui suis-je ?" Pour le nouveau pape, l’apôtre a compris qu’il y avait là un "don de Dieu et un chemin à parcourir".
Ce don et ce chemin sont au cœur de la mission de l’Église que les cardinaux ont confiée à Léon XIV. "Tout ce que l’on demande aux intendants, c’est d’être trouvés dignes de confiance." (1 Co 4, 2) cite le nouveau pape, conscient semble-t-il de l’immensité de la tâche qui l’attend. Dans les évangiles de Matthieu (24, 42-51) et de Luc (12, 39-48), la figure de l'intendant fidèle est celle de l'homme responsable, vigilant, attentif à ce qui lui est confié, dont il prend soin.
Le nouveau pape ne passe pas à côté de l’autre question qu’adresse Jésus dans l’évangile de Matthieu : "Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ?" (Mt 16, 13) En soulignant que cette question de Jésus n’est "pas anodine", il se montre comme un pasteur à l’écoute des réalités du monde. "Ce n'est pas une question anodine, affirme Léon XIV, elle touche en effet à un aspect important de notre ministère : la réalité dans laquelle nous vivons, avec ses limites et ses potentialités, ses questions et ses convictions."
Léon XIV se présente comme un pape qui entend servir l’intégralité du peuple de Dieu, un "fidèle administrateur au profit de tout le Corps mystique de l'Église". Après un pontificat centré sur la théologie du peuple, la formule ne passe pas inaperçue.
Le peuple de Dieu, dont Léon XIV a rappelé que ce sont aussi "les personnes faibles" et vues comme "peu intelligentes". Celles à l’aune desquelles on juge que la foi chrétienne est "absurde". Et à laquelle on préfère "d'autres certitudes, comme la technologie, l'argent, le succès, le pouvoir, le plaisir". À la suite du pape François, il a rappelé que les catholiques sont invités à "témoigner de la foi joyeuse en Jésus Sauveur".
Un engagement inconditionnel pour quiconque exerce un ministère d'autorité dans l'Église : disparaître pour que le Christ demeure
Au lendemain d’une période de sede vacante intense où 5.000 journalistes ont attiré l’attention du monde entier sur les fastes du Vatican, Léon XIV a rappelé que ce n’est pas grâce à "la magnificence de ses structures ou à la grandeur de ses constructions" que l’Église sera un "phare qui éclaire les nuits du monde". Mais "à travers la sainteté de ses membres".
Il a ainsi rappelé la responsabilité de tous les baptisés, citant le verset de la Première Lettre de saint Pierre, celui où il est dit : "Vous êtes une descendance choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple destiné au salut, pour que vous annonciez les merveilles de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière." (1 P 2, 9)
De manière assez saisissante, le souverain pontife a conclu son homélie en convoquant les paroles puissantes de l’évangéliste Jean, "Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue." (Jn 3, 30). Il a parlé d’un "engagement inconditionnel pour quiconque exerce un ministère d'autorité dans l'Église : disparaître pour que le Christ demeure, se faire petit pour qu'Il soit connu et glorifié (cf. Jn 3, 30), se dépenser jusqu'au bout pour que personne ne manque l'occasion de Le connaître et de L'aimer."
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