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Protection de l'environnement: "les petits gestes, ça ne suffit plus" explique Cyril Dion

Protection de l'environnement: "les petits gestes, ça ne suffit plus" explique Cyril Dion

 - Modifié le 7 juin 2018
Il y a deux ans, le film "Demain" était à l’affiche dans tous les cinémas de France. Deux ans après, il est toujours projeté ici et là. Un succès phénoménal, et une vraie dynamique.
Fanny DionFanny Dion

Deux ans après la sortie de ce film, le mouvement des Colibris sort un ouvrage intitulé "Petit manuel de résistance contemporaine" (éd. Actes Sud). Un livre qui dresse un bilan catastrophique de la situation écologique en France et dans le monde. "Certains écologistes parlent d’effondrement. L’effondrement a déjà démarré, pour la biodiversité notamment. Le climat s’est déjà réchauffé. On sait qu’on ne tiendra pas les deux degrés prévus" explique â€‹Cyril Dion, cofondateur avec Pierre Rabhi du Mouvement des Colibris.
 

"Un phénomène d'emballement incontrôlable"

Même certaines entreprises, dont des documents internes ont fuité, font état d’un réchauffement de cinq degrés d’ici 2050. Un réchauffement qui menacerait encore plus la biodiversité dans le monde. "On va rentrer dans un phénomène d’emballement incontrôlable. Et à six ou sept degrés, il y aura sur la planète des zones qui deviendront inhabitables, notamment celles situées autour de l’équateur" précise Cyril Dion.

La devise du Mouvement des Colibris, c’est "je fais ma part". Une devise qu’il faut aujourd’hui savoir dépasser pour Cyril Dion. "Si cela veut simplement dire de faire des petits gestes, comme prendre son vélo pour aller travailler, cela ne suffit plus. Pour moi cela va au-delà, c’est prendre ses responsabilités, pour participer à éteindre l’incendie, et transformer la société. Il faut rentrer dans des changements plus systémiques" ajoute-t-il.
 

Vers une transformation de la démocratie

Ce dernier est également très critique sur les lois. Il explique "qu’une société est construite autour d’un grand récit, d’une grande histoire qui le sous-tend, et d’architectures qui conditionnent nos comportements. Or la loi fait partie de ces architectures qui nous conditionnent. A la fois la loi qui est élaborée de manière démocratique, mais également les lois religieuses. Transformer la loi fait partie des choses indispensables".

Cyril Dion précise à ce sujet qu’il est favorable à une transformation radicale de la démocratie, pour permettre une coopération entre les citoyens et les élus. "Aller vers des modes de démocratie directe, comme on peut en avoir en Suisse, faire des expériences comme celles qui ont été conduites en Irlande avec des tirages au sort qui permettent de réécrire les Constitutions, et ne pas rester dans cette espèce d’immobilisme actuel qui crée des conflits et de la violence" conclut Cyril Dion.

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