JavaScript is required

Projet de loi bioéthique: les sénateurs vont encore plus loin

Un article rédigé par Pauline de Torsiac - RCF,  - Modifié le 1 juillet 2021
Le dossier de la rédactionProjet de loi bioéthique: les sénateurs vont encore plus loin
Le projet de loi bioéthique sera débattu au Sénat en séance publique à partir de mardi. Dimanche, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Paris contre ce texte.
podcast image par défaut

Il faut dire que le texte adopté par les sénateurs en commission le 8 janvier dernier va sur certains aspects beaucoup plus loin que le texte adopté à l’Assemblée. Après un vote en première lecture à l’Assemblée nationale, le projet de loi bioéthique va être débattu au Palais du Luxembourg. Il y a à peine 15 jours, les 7 et 8 janvier dernier, la commission spéciale du Sénat s’est penchée sur le texte.
 

Les avancées votées par les sénateurs

Elle a examiné en moins de deux jours les 267 amendements déposés. Les sénateurs ont donné leur feu vert à la PMA pour toutes après un vote serré. Dix huit voix contre quatorze. Mais ils ont surtout repoussé certaines barrières laissées par les députés. Ils ont en effet décidé d’allonger les délais d’expérimentation sur les embryons ou encore d’étendre le diagnostic préimplantatoire aux anomalies chromosomiques. Yves Daudigny, sénateur socialiste de l’Aisne, membre de la Commission spéciale est satisfait de cette nouvelle mouture du texte qu’il qualifie de progrès.

Les sénateurs ont autorisé la pratique du "bébé médicament", qui avait été, à la surprise générale, interdite, début octobre, à l’Assemblée nationale. Ils ont élargi à 21 jours, contre 14 aujourd’hui, la limite fixée pour la culture d’embryons humains à des fins de recherche. Les sénateurs ont également autorisé les diagnostics préimplantatoires, visant à trier les embryons porteurs de trisomie 21 ou d’une autre anomalie génétique. Une autorisation que les députés avaient pourtant écarté au terme de débats passionnés. Ces nouvelles perspectives inquiètent les opposants à ce projet de loi qui craignent de nouvelles dérives. Les explications de Caroline Roux déléguée générale adjointe d'Alliance Vita. Alliance Vita qui fait partie du collectif Marchons enfants qui a organisé hier une grande manifestation à Paris.
 

"Aucun être humain ne peut en traiter un autre comme un objet"

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé hier dans les rues de la capitale pour exprimer leurs craintes sur ce projet de loi. Des craintes que le sénateur républicain Alain Milon, jugent infondées. Le président de la commission spéciale du sénat sur ce projet de loi bioéthique estime que ces inquiétudes sont liées à l’ignorance.

Et alors que le président de la commission du sénat oppose le camp des savants à ceux des ignorants, les évêques de France rappellent de leur côté "qu’aucun être humain ne peut en traiter un autre comme un objet". Dans un communiqué, ils ont encouragé les citoyens inquiets à faire connaître leurs réserves et à exprimer leurs points de vue. L’archevêque de Paris a même vivement réagi la semaine dernière après les modifications apportées au projet de loi bioéthique par les sénateurs. Mgr Michel Aupetit, ancien médecin, regrette que les sénateurs ne prennent pas la mesure des enjeux de cette loi sur la bioéthique. Il appelle à une prise de conscience urgente.

Parmi les points qui ont plus particulièrement retenu l’attention de l’archevêque de Paris, l’article qui atténue la clause de conscience des médecins pour l’interruption médicale de grossesse. Avoir une vraie réflexion anthropologique, mettre l’homme au coeur de la réflexion, voilà le voeu formulé par l’archevêque de Paris qui avait appelé les opposants à manifester leur désaccord y compris en descendant dans la rue dimanche. Des mises en garde destinées à interpeller les sénateurs alors qu’ils s’apprêtent à examiner le texte.

Le dossier de la rédaction © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Le dossier de la rédaction
Le dossier de la rédaction © RCF
Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.