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Procès de l'attentat de Nice: premières plaidoiries de parties civiles
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Procès de l'attentat de Nice: premières plaidoiries de parties civiles

Un article rédigé par Stèvelan Chaizy-Gostovitch - RCF Nice Côte d'Azur, le 23 novembre 2022  -  Modifié le 23 novembre 2022

Les plaidoiries des parties civiles démarrent à Paris: une nouvelle étape du procès de l'attentat du 14 juillet 2016 sur la Promenade des Anglais à Nice. 

Le Palais de Justice de Paris. C'est là-bas que se tient le procès de l'attentat de Nice - Wikipedia Le Palais de Justice de Paris. C'est là-bas que se tient le procès de l'attentat de Nice - Wikipedia

"Tout est inhabituel dans ce procès, la violence de ces accusés est inhabituelle, la haine qu'ils dégagent est inhabituelle". Maître Maktouf détaille inlassablement la différence entre le Coran et le terrorisme.  Elle parle aussi de l'autopsie du tueur: "Il s'est conformé scrupuleusement: le bouc, une pilosité pubienne très courte". Cela "détermine ces djihadistes qui veulent atteindre ce paradis". "La preuve de la radicalisation du terroriste n'est plus à faire, il l'a porté sur son corps" dit-elle. 

 

L'attentat perpétré nous oblige

 

Les avocats des parties civiles se sont concertés. Pour ne pas faire doublon, ils ont décidé de porter chacun, un argument. Maître Fabien Rajon souligne que "l'attentat perpétré nous oblige". Les parties civiles "attendent de votre cour, une intransigeance, une lucidité dans le strict respect du droit" mais aussi "oblige la société toute entière et les accusés eux-mêmes" dit Maître Rajon à la cour spécialement constituée. 

 

L'avocat pose la question des accusés et de leur comportement: que pensent-ils du terrorisme islamiste ? Dans des dossiers orange Maître Fabien Rajon a lu des verbatims pour mettre en exergue le comportement des accusés. Pour M. Arefa: "Là j'étais présent sur les lieux, ce n'est pas bien tout ça les attentats, dans les quartiers on en parle pas". Fabien Rajon estime que l'on a connu plus explicite. M. Ghraieb: "Je n'ai aucune connaissance de la religion, je n'ai rien avoir avec le terrorisme". Des paroles que Fabien Rajon compare à la réalité: Charlie Hebdo ? "Moi ça ne m'intéresse vraiment pas" avait dit l'accusé Ghraieb. Mme Zace: "j'ai eu l'impression que ce procès l'ennuyait" explique Maître Rajon. "Service minimum" dit l'avocat sur ses réponses aux enquêteurs. 

 

L'esquive

 

M. Henaj aussi a droit à sa citation: "Je vais collaborer tout le temps avec vous, je m'engage parce que j'aime la France". Sauf que l'avocat Fabien Rajon rappelle que l'on a posé à l'accusé la question suivante: "- Quand un type qui est musulman vous dit qu'il a beaucoup de cartouches de fusil d'assaut, vous ne vous dîtes pas qu'il pouvait commettre un attentat ? - Quand j'ai compris, c'était trop tard...". M. Chafroud enfin: les attentats, "je regarde peu à la télévision, ça ne m'intéressait pas". " - Que pensez vous de Daech ? - Je ne suis pas très intellectuel, je préfère ne pas entendre parler d'eux". Ce que l'avocat des parties civiles considère comme de l'esquive. 

 

 

Les "explications tortueuses" des accusés

 

 

Quels enseignements tirer de ces déclarations ? Maître Rajon estime que "les masques semblent tomber". Les accusés sont dépeints comme indifférents face à "un carnage un soir de fête nationale" par l'avocat qui représente plusieurs familles lors du procès des attentats de Nice et l'association Promenade des Anges. Il s'adresse alors aux accusés à propos de "leurs explications tortueuses": "vos réponses ont été reçus comme de l'indifférence" sur cet ignoble attentat. "Croyez bien que les parties civiles seront attentives à vos paroles", "vous les accusés". 

 

 

Maître Guittard, niçoise, tremble lors de sa plaidoirie, "comment dans ma ville, une attaque sur la Promenade des Anglais ? Je n'ai pu contenir mes larmes en cette belle soirée d'été. La peine est toujours présente mais s'associe une volonté de justice". "C'est plus rassurant bien entendu de penser que l'acte serait issu d'un délire du conducteur du camion plutôt qu'une action terroriste organisé par un groupement de criminels". La thèse de la folie est la stratégie de la défense. Les avocats des parties civiles rappellent avant tout qu'il s'agit là d'un acte terroriste. 

 

Pour commettre cet attentat, "il faut être un esprit organisé". "Le temps est passé des explications farfelues" explique l'avocate niçoise qui observe "une certaine lâcheté des accusés". Puis elle s'adresse à la cour. Pour que nos victimes "qui ne sont plus là et qui ont rejoint nos 86 anges, celles assassinées psychologiquement, je vous remercie de ne pas vous laisser berner, de ne pas écouter le chant des sirènes des accusés. L'espoir doit triompher pour un monde meilleur". 

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