Procès de la basilique de Nice les experts dressent le profil psychologique de l’accusé Brahim Aouissaoui
Deuxième jour de procès, ce mardi 11 février 2025, dans l’attentat de la basilique de Nice.
Hier, lors de l’ouverture du procès à Paris, l’accusé se dit atteint d’amnésie.
Plusieurs experts ont été entendus devant la cour d'assises spéciale de Paris.
Basilique Notre Dame de l’Assomption à Nice - RCF Ce qu'il faut retenir :
- Brahim Aouissaoui dit être atteint d'amnésie
- Deux psychiatres et une enquêtrice de personnalité ont été entendu devant la cour d'assises spéciale de Paris
- Les deux psychiatres ne croient pas à l'amnésie
"Ces troubles [amnésiques] peuvent être de deux origines, soit psychiatriques, soit factices", affirme le Dr Bernard Gueguen, psychiatre qui a rencontré Brahim Aouissaoui, l’accusé de l’attentat de la basilique de Nice, avant l’ouverture du procès. Le Tunisien de 25 ans a affirmé hier, lors du premier jour d’audience, ne pas se souvenir de l’attaque.
Une stratégie de défense
L’avocat de Brahim Aouissaoui, maître Martin Méchin, a expliqué hier : "consécutivement aux anesthésies générales qu'il a subi, les experts ont conclu à une amnésie irréversible.” Autre discours ce matin du Dr Bernard Gueguen. Il estime quant à lui que l’accusé n’a aucune raison d’avoir des troubles de mémoire : "Il n'a aucune lésion cérébrale, son cerveau est intact." Il précise toutefois que les "opérations qu'il a subies, l'anesthésie générale a pu troubler sa mémoire sur quelques heures [...] mais j'ai des doutes sur cette version, précise l'expert." Un autre psychiatre a été entendu, le Dr Daniel Zagury. "Il ne s'agit pas d'un déni, mais d'un système de défense, d'un refus de collaborer avec la justice." Lors de ses entretiens avec le psychiatre, Brahim Aouissaoui ne dit plus se souvenir d’aucun détail de sa vie.
Un autre éclairage apporté
L’enquêtrice de personnalité Margot Moulène a apporté un autre éclairage. Selon elle, l’amnésie de Brahim Aouissaoui aurait commencé après son départ de Tunisie. Le seul moment où l’accusé va se montrer plus coopératif et montrer de l'émotion, c’est lorsqu’il a évoqué ses conditions de détention en France. Il se plaint de ne pas avoir vu sa famille depuis son incarcération et de ne pas avoir de parloir. Margot Moulène a rapporté l’entretien qu’elle a eu avec la famille Aouissaoui. Sa mère décrit son fils comme quelqu’un de "tendre" et "un enfant sage". Selon sa sœur, en revanche, son frère est "autoritaire et protecteur".


