Pourquoi les patrons du Var vont-ils manifester ce mardi ?
L'Union Patronale du Var organise un rassemblement mardi 9 décembre à Toulon afin de faire entendre ses préoccupations sur le futur projet de loi de finances 2026.
Un rassemblement est prévu devant l'Union Patronale du Var à partir de 18 h ce mardi. Photo VM“Nous, nous avons une volonté : nous voulons voir une France qui innove et qui réussit. Nous ne voulons pas d’une France qui taxe”, résume Véronique Maurel, la présidente de l’Union patronale du Var qui organise une manifestation devant son siège à Toulon mardi 9 décembre à 18 h.
Objectif : interpeller les parlementaires sur le projet de loi de finances 2026 actuellement débattu au Sénat. “Si pour le moment, ils nous écoutent, nous espérons qu’il va y avoir du concret. Nous aimerions un électrochoc, mais ça ne se fera pas avant 2027. Il faut pourtant investir sur l’avenir”, insiste la présidente de l'UPV.
"Ce n’est plus possible"
“Cela doit être un combat collectif : quand on pense aux difficultés des entreprises, il faut penser aux chefs de ces dernières qui ne comptent pas leurs heures et investissent leurs biens personnels mais aussi à leurs salariés et tout ce qu’il y a derrière, comme leurs familles." Si, pour Véronique Maurel, les taxes sont nécessaires au bon fonctionnement de la société, elle dénonce un possible surplus : “Dans les autres pays européens, les entreprises ont des prélèvements qui sont à 20%. En France, nous sommes à 42%. Ce n’est plus possible.”
Des secteurs au plus bas
Si dans le Var l’industrie se porte mieux que dans la majorité des autres départements, tous les secteurs sont en crise assure Véronique Maurel. Celui de l’automobile notamment dresse un constat alarmant : “Nous sommes dans une période où nous avons du mal à se relever du manque de consommation. Nous subissons des taxes qui peuvent contredire celles décrétées quelque temps avant... c’est incompréhensible pour les entreprises, mais également pour les usagers”, estime Adam Aberbache, président départemental de Mobilians.
“L’industrie automobile est la cinquième branche économique du pays. Et pourtant : nous vendons 500 000 véhicules de moins par an depuis 2019. Cela représente de 3 à 5 milliards d’euros perdus et des milliers d’emplois menacés”, enchaîne-t-il.
La concurrence des pays voisins
Le constat est tout aussi pessimiste du côté des transports routiers. “Le secteur traverse une période morose”, exprime le secrétaire général de l'Organisation des Transporteurs Routiers Européens, Jean-Marc Montagnac. Dans le département, l’organisation compte une cinquantaine d'adhérents et note une disparition inquiétante de 10% d’entre eux.
Les transporteurs s'inquiètent notamment de l’avenir de la ristourne de la Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques . Pour Jean-Marc Montagnac, elle reste indispensable : “Ce n’est pas une niche fiscale, c’est une mise à niveau vis-à-vis de la concurrence faite par nos pays voisins.”
