Pourquoi les jeunes boudent les salles de cinéma

La reprise s’avère difficile pour les professionnels du cinéma. Ils accusent une forte baisse de la fréquentation : 95 millions de billets ont été vendus l’an dernier contre 213 millions en 2019, avant la crise sanitaire. Pour tenter de comprendre ce phénomène, le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) a présenté les conclusions d’une étude menée sur un panel de 1176 Français. Résultat : ce sont les jeunes actifs qui désertent davantage les salles de cinéma. En effet, leur nombre moyen d’entrées a chuté de 64% par rapport à 2019. Selon cette étude, ils préfèrent regarder des films sur d’autres supports (36%) et trouvent le prix du billet trop cher (32%).

 

"Cette baisse est liée à plusieurs facteurs, à la fois conjoncturels, notamment le port du masque, mais aussi des freins plus structurels comme la concurrence des plateformes, le fait d’avoir des nouvelles habitudes qui se sont créées pendant la crise sanitaire", explique Cécile Lacoue, directrice des études statistiques de l’établissement.  

 

Premier pays européen

 

C’est le cas de Florian, 27 ans, qui ne trouve plus d’intérêt à se rendre au cinéma. Il est devenu adepte des plateformes en ligne : "Je n’y vais jamais, raconte-t-il. J’ai les mêmes films à la maison, je peux manger mon pop-corn tranquillement, je peux faire pause, tout pareil quoi… En plus, j’ai un confort que je n’ai pas au cinéma. Pour que j’y retourne, il va falloir que ma chérie me traîne !"

 

Malgré la dimension sociale, Lucie, jeune niçoise, a également délaissé les salles de cinéma. "C’est très agréable de sortir avec des amis ou en couple, de se retrouver, mais cela reste très occasionnel, concède-t-elle. Pour le prix je préfère faire une autre activité plutôt qu’aller voir un film que l’on peut voir à la maison pour 5 euros par mois".

 

La directrice des statistiques souhaite "redonner la valeur du cinéma" et réfléchir à l’attractivité des films proposés. La France reste toutefois le 1er pays européen en termes de fréquentation avec un recul plus limité (-55%) que le Royaume-Uni (-58%) et l’Allemagne (-65%).