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Pour parler, il faut un cerveau, un corps et un autre
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Pour parler, il faut un cerveau, un corps et un autre

Un article rédigé par Pierre-Henry Paget - RCF, le 28 octobre 2022  -  Modifié le 17 juillet 2023
La chronique 1001mots Pour parler, il faut un cerveau, un corps et un autre

Pourquoi parler à un enfant qui ne parle pas ? L’origine du mot enfant vient du latin infans : celui qui ne parle pas. Alors oui, le bébé ne parle pas, mais il va le faire. Car l’enfant est équipé pour cela, son cerveau est déjà organisé à la naissance et même avant (son cerveau est prêt) pour parler, mais il faut lui parler. In utero : il entend dès la 26ᵉ semaine de grossesse, il entend la musique de la langue. À la naissance, le nouveau-né reconnaît la voix de sa mère parmi d’autres voix féminines.

© Colin Maynard © Colin Maynard

Il est essentiel de savoir comment le langage vient aux enfants, car la période de 0 à 3 ans est une période sensible, une fenêtre d’opportunité qu’il nous faut saisir. Le développement du langage est lié à la qualité et la quantité des interactions langagières entre l’enfant et l’adulte. Nourrir l’enfant, c'est aussi le nourrir de mots

 

Avant de dire des mots, le tout-petit communique avec nous, mais sans mots.

 

Des parents en face de moi pour l’inscription de leur bébé en crèche, après avoir échangé avec eux, je m’adresse à Jeanne âgée de 2 mois assise sur les genoux de son père face à moi : « Je parle avec tes parents, nous sommes très heureux de t’accueillir à la crèche. » Je surprends alors l’échange de regard des parents un peu inquiets sur mes capacités intellectuelles, car je m’adresse à leur tout-petit bébé qui ne comprend pas les mots. Je continue ma conversation et à la grande surprise des parents, leur enfant me répond par des vocalises et des mouvements de son corps. Il converse avec moi.

 

Il suffit d’attendre la réponse de l’enfant, car il va nous répondre. Et il va comprendre au fil des jours que nous attendons sa réponse. Cela va lui donner envie de communiquer. Il convient de se mettre à sa hauteur, car le regard est important pour capter l’attention de l’enfant, l’enfant regarde nos yeux, notre bouche. S’adresser à lui avec des mots pour qu’il se familiarise avec eux, avec les sons. Qu’il les enregistre pour ensuite les produire.

 

L’enfant apprend tout en même temps : les mots et l’organisation des mots avec la grammaire et la syntaxe. On peut nommer les choses, les gestes que l’on fait. Chanter des comptines. On peut lire des histoires. Car dans les livres, il y a des mots que nous n’utilisons pas au quotidien.

 

L’enfant n’apprend pas à parler dans une langue, mais à parler tout court. La prosodie : la chanson de la langue ne s’enseigne pas, mais elle se transmet. C’est un spécialiste : des sons de sa langue. On en reparle dans une prochaine chronique.

 

En permettant à l’enfant de maîtriser son langage oral, il développe son vocabulaire, mais également son raisonnement, sa pensée et il exprime ses émotions. Le langage oral donne accès au symbolique, l’enfant entre plus aisément dans les apprentissages, il développe ses compétences cognitives et psychosociales et la confiance en soi. L’acquisition du langage est un prérequis à l’ensemble des habilités. Agir précocement est un levier très efficace dans le développement de l’enfant.

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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