Grâce au pape François, "une belle avancée pour la place des femmes dans l’Église"

"On ressent de la tristesse, évidemment, mais surtout une grande action de grâce pour commencer, pour la vie de cet homme qui a donné sa vie à l’Église." Ce sont les premiers mots d’Anne Flore Vildrac, au lendemain de l’annonce du décès du pape François. À quelques mois de sa prise de fonction comme déléguée générale du diocèse de Lille, elle salue le courage et la simplicité du souverain pontife.

Un pape réformateur et engagé

Durant son pontificat, François "a eu des prises de position assez fortes et courageuses dans l’Église et dans le monde. Ses prises de position par rapport aux migrants, à la paix, la façon dont il a souhaité réformer la Curie, et aussi en ce qui concerne la prise de conscience des violences sexuelles commises au sein de l’Église."

L’idée d’avoir une tolérance zéro dans l’Église sur les violences sexuelles, on lui doit

C’est d’ailleurs l’un des points majeurs de son action : "Il y a eu une vraie prise de conscience de l’ampleur de ces violences sexuelles et de réforme au sein de l’Église. Il a réformé le code de droit canonique, de manière à dénoncer la pédocriminalité. Il a aussi fait face à une certaine lenteur ou une erreur de jugement dans certaines affaires. L’idée d’avoir une tolérance zéro dans l’Église sur les violences sexuelles, on lui doit".

Une Église plus ouverte aux femmes

Anne Flore Vildrac fait partie de ces femmes appelées à des postes à haute responsabilité dans l’Église. Elle y voit une dynamique impulsée par le pape François. "Une belle avancée pour la place des femmes dans l’Église. Il a été l’initiateur du synode sur la synodalité. Et c’est dans ce cadre que nous avons vu une belle ouverture dans l’ouverture faite aux femmes. C’est beau d’avoir cette exemplarité du saint Père, d’une complémentarité homme-femme dans l’Église."

Elle pense notamment à Simona Brambilla, préfète pour le dicastère pour la vie consacrée, ou de sœur Nathalie Becquart, secrétaire générale du synode. "Il y a ce désir de permettre aux diocèses de fonctionner avec une gouvernance un peu plus large. Il y a des hommes ou des femmes laïcs qui se voient confier des fonctions non sacramentales dans la charge de gestion et pastorale."

Un pape proche des jeunes

Toujours engagée dans la pastorale des jeunes, Anne Flore Vildrac souligne combien François leur a accordé une place importante dans son ministère : "La jeunesse, c’est le demain et l’aujourd’hui de l’Église. Avec ces vagues de catéchumènes – des jeunes collégiens, lycéens, étudiants, jeunes pros – on doit leur donner une place".
Un lien renforcé par sa manière de s’adresser à eux : "Un pape présent auprès des jeunes, notamment par des punchlines : 'Mettez un bazar d’amour là où vous êtes'."