Politique sociale, diplomatie, referendum : Emmanuel Macron tout terrain à la télévision
Dans une émission télévisée spéciale, Emmanuel Macron est revenu sur ses huit années à la tête du pays. Pendant plus de trois heures, le président a répondu aux questions de journalistes et de personnalités issues de la société civile revenant sur les enjeux de ses deux quinquennats.
Emmanuel Macron lors de l'émission télévisée de réponse aux questions sur ses huit premières années au pouvoir. © Capture d'écran TF1Emmanuel Macron s’est livré mardi 13 mai à l’exercice d’un grand entretien sur sa politique. Le président a fait le point et tenté de justifier ses actions en diplomatie internationale, politique sociale, mesures économiques, immigration, fin de vie, etc. Pendant plus de trois heures, il a répondu aux questions de journalistes et de personnalités issues de la société civile en direct à la télévision.
Reconquérir l'opinion
Dans un débat qui a largement dépassé le temps imparti, le chef de l'État a semblé vouloir rendre raison de sa politique tout en promettant de faire davantage pour les deux ans qui lui restent. Il a largement réinvesti le champ de la politique hexagonale, des prisons à la politique fiscale en passant par le financement du modèle social, alors même que le président est privé de majorité à l'Assemblée nationale depuis la dissolution.
Jugeant que "notre modèle social se finance trop par le travail", Emmanuel Macron a déclaré souhaiter l'ouverture "dans les prochaines semaines" d'un "chantier" sur le sujet, avec l'ensemble des forces syndicales et patronales. Il a évoqué un possible financement par la consommation.
Eventuels référendums
Emmanuel Macron a évoqué des pistes de référendums en cas de blocage parlementaire. S’il s’est opposé à la demande de la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet d'organiser un référendum sur l'abrogation de la réforme des retraites, le chef de l'État ouvre la possibilité d’une consultation sur la fin de vie, mais seulement si la proposition de loi actuellement débattue à l’Assemblée devait être "enlisée".
Il s'est par ailleurs dit favorable à une loi "d'humanité, de fraternité" permettant une aide active à mourir "dans les cas qui ont été prévus, par la Convention citoyenne et les ministres successifs".
Affirmer sa politique intérieure
Le chef de l'État a rejeté l'hypothèse d'un référendum sur les questions d'immigration, hors cadre de la Constitution, malgré les demandes répétées de la droite et de l'extrême droite à ce sujet. Emmanuel Macron a plaidé pour que le gouvernement légifère pour étendre les pouvoirs de la police municipale à certains actes, comme les saisies, les flagrances, les amendes forfaitaires, "sous l'autorité du procureur".
Le président s'est dit favorable à plusieurs pistes pour lutter contre la surpopulation carcérale et améliorer la sécurité des Français. Il a promis l'accélération de la construction de 5 000 places de prison supplémentaires, et de faire participer les détenus à leur frais de détention.
Ce que fait aujourd'hui le gouvernement de Benyamin Netanyahou est inacceptable
Expliquer sa diplomatie internationale
Emmanuel Macron a assuré que les Européens allaient augmenter la pression sur la Russie via des sanctions si elle n'applique pas le cessez-le-feu proposé en Ukraine. Selon le président, la France est "prête à ouvrir" une discussion sur le déploiement d'avions français armés de bombes nucléaires dans d'autres pays européens.
À propos de Gaza, Emmanuel Macron a déclaré que "ce que fait aujourd'hui le gouvernement de Benyamin Netanyahou est inacceptable". "C'est une honte", a martelé le chef d'État, sans vouloir utiliser le terme de "génocide".




