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Poésie, poème

RCF,  -  Modifié le 7 mars 2018
Ce matin, Jean Pruvost rend hommage à la poésie.
Pascal Hausherr Pascal Hausherr

Personne ne peut l’ignorer, puisque dès l’enfance, cela fait partie des beaux exercices scolaires, que d’apprendre un poème par cœur et de le réciter. Et je me souviens fort bien, qu’encore au collège, en troisième, nous avions une composition de récitation. Cela ne se fait plus guère je crois, j’ai envie de dire hélas, mais avoir environ quinze citations à apprendre par cœur, et passer chacun notre tour pour réciter l’une d’entre elle tirée au sort, c’était cela la composition de récitation valorisant le travail et l’interprétation. Je ne crois pas que c’était stupide.

Je ne savais pas encore d'où venait le mot poésie ou poème. En fait d’une certaine façon, son origine est l’inverse du principe même de récitation d’un texte appris, puisque le grec poiêsis, signifiait création, et transmis en latin, il est entré en 1350 dans la langue française avec alors pour sens, en gros « l’art de la fiction littéraire » sens large donc, avant de se spécialiser à un type de fiction, en vers, nouveau sens attesté en 1511. Le mot poème est de fait dans la même dynamique, le grec poiêma désignant une création, une œuvre, un ouvrage manuel, sens large donc, avant de devenir une œuvre en vers. C’est qu’en grec poieein, signifie « faire, agir », dans le domaine de la construction d’œuvres d’art.

En fait poeme, écrit sans accent puis avec un tréma sur le e jusqu’au XIXe siècle, a été emprunté beaucoup plus tôt que le mot poésie, en 1214 pour parler de l’ouvrage en vers d’un auteur latin. En 1370, dans la langue érudite, poème est déjà le doublet de dictié, qui désignait un ouvrage en vers. Ce sont les poètes de la Pléiade qui on répandu le mot poème, l’employant avec solennité pour un ouvrage en vers d’une grande étendue, notamment Dubellay. Souvent on dit qu’on a appris une poésie, il est préférable de dire qu’on aime la poésie et qu’on apprend un poème.

Et le poète apparaît dans notre langue au XIIe siècle. Il est pris très au sérieux. On oubliera ce que Flaubert en dit dans son dictionnaires des idées reçues : "Poète : synonyme de rêver et nigaud !" Je préfère la formule de Salah Stétier : il est « un douanier et un passeur ».
 

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