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PMA pour toutes: "nos enfants ne ressentent pas ce manque de père"

RCF,  - Modifié le 7 octobre 2019
Au lendemain d’une manifestation de grande ampleur qui a fait défiler les adversaires de la PMA pour toutes, Stéphanie Gallet reçoit une chrétienne, qui soutient ce projet de loi.
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Près de 80.000 selon les chiffres officiels, plusieurs centaines de milliers selon les organisateurs. Les adversaires de l’extension de la PMA étaient nombreux à être descendus dans la rue à l’appel de La Manif pour Tous, dimanche 6 octobre dernier, à Paris. Une manifestation qui inaugure une semaine de clôture du projet de révision de la loi de bioéthique à l’Assemblée nationale.

 

"Pas un droit à l'enfant, mais un droit à fonder une famille"

A cette occasion, RCF donne la parole à Isabelle Vincent, membre de l’association David et Jonathan. Il s’agit d’une association homosexuelle chrétienne, ouverte à toutes les sensibilités, et qui ne s’oppose pas à l’extension de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes. Avec sa compagne, Isabelle est la maman de deux garçons nés par PMA, en Belgique.

Réagissant à la manifestation de dimanche, Isabelle Vincent exprime sa tristesse. "Entendre à nouveau tous ces slogans qui rappellent malgré tout les débats du mariage pour tous, on est face à des personnes qui ont de fortes certitudes et qui semblent nier la réalité de la société française, où il y a de nombreuses formes de familles différentes, où des enfants sont élevés, et pas seulement des couples de femmes" explique-t-elle avant d’ajouter avoir regardé les infos avec ses enfants dimanche soir. Ses enfants ont réagi avec colère face aux images de la manifestation.

Cette dernière précise que l’extension de la PMA fait consensus au sein de son association, David et Jonathan, ainsi que dans la communauté homosexuelle. "Le droit à la PMA s’inscrit pour nous dans des histoires de famille, dans des histoires de couple, des histoires de vie. Ce n’est pas un droit à l’enfant, mais d’un droit à fonder une famille, afin de permettre les conditions les meilleures pour accueillir avec amour des enfants" lance Isabelle Vincent.
 

"Nos enfants ne ressentent pas ce manque de père"

Elle rappelle le parcours du combattant qui a été le sien, à la naissance des enfants. C’est sa femme qui a porté les garçons. "Quand les enfants sont nés, je n’avais aucun droit. Nous avons dû faire une demande de délégation d’autorité parentale devant un tribunal. J’ai fini par l’obtenir. Ensuite nous avons eu le mariage. Mais ce n’était pas suffisant. J’ai dû adopter mes enfants. J’ai pu le faire en 2014" explique-t-elle.

Parmi les arguments des opposants à l’extension de la PMA, figure l’absence de père. L’Académie de médecine a d’ailleurs émis plusieurs avis dans lesquels elle critique le fait de vouloir faire naître volontairement des enfants privés de père. Elle évoque même une rupture anthropologique majeure. "Pour nous, le donneur n’est pas le père. Il y a une différence entre le don et la fonction paternelle. Nos enfants ne ressentent pas ce manque de père. L’altérité que l’on retrouve dans un couple homosexuel suffit. L’altérité masculin-féminin, nos enfants la retrouvent en permanence chez leurs amis, dans notre entourage" lance-t-elle.

L’autre argument phare des opposants à la PMA pour toutes, c’est la porte ouverte, au nom de l’égalité, vers la GPA. A ce sujet, Isabelle Vincent botte en touche. "Le gouvernement a été très clair là-dessus. Ce n’est pas à l’ordre du jour. Les lois de bioéthique sont là pour aider à réfléchir et à discerner sur ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas. Ces amalgames ne font pas avancer les choses. Il faut y réfléchir, mais actuellement c’est une fausse question. La GPA est avant tout une question pour les couples hétérosexuels" conclut-elle.

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