« Plus grand que moi » : Frank Andriat et Laura Parisse signent un album jeunesse doux et profond

« Plus grand que moi », le nouvel album jeunesse de Frank Andriat, met en scène une famille de champignons confrontée à la grandeur du monde. Le jeune héros, un petit champignon sensible, manque de confiance en lui et se sent dépassé par ce qui l'entoure. Mais ses parents l'invitent à voir autrement : ce qui est plus grand que lui est aussi ce qui l’habite, ce qui le relie aux autres, à la vie.

Un message doux et rassurant, à destination des enfants  (et des adultes) dans un monde souvent perçu comme angoissant.

L’idée de cet album trouve son origine dans un texte plus ancien de Frank Andriat, « Au-delà de moi », un essai sur le « Notre Père ». L’auteur souhaitait adapter cette réflexion spirituelle dans une forme accessible aux plus jeunes, en proposant une approche plus ludique.

Un travail d’orfèvre signé Laura Parisse

Il y a deux ans, lors d’une exposition, Frank Andriat découvre les œuvres de l’illustratrice Laura Parisse. C’est un véritable coup de cœur. Touché par la délicatesse, la poésie et le lien profond à la nature de son univers, l’écrivain lui propose presque spontanément une collaboration : « Voulez-vous faire un album avec moi ? ». Enthousiaste, Parisse accepte, mais elle voit autre chose que ce que l’auteur avait imaginé. Là où Andriat visualisait un petit garçon, elle propose… un champignon.

Ce choix surprend, puis séduit immédiatement l’auteur. Laura Parisse, fidèle à sa technique traditionnelle, illustre l’album à l’acrylique, dans un travail minutieux qui durera plus d’un an. Chaque page devient un petit tableau, un monde en soi, foisonnant de détails, de textures, de couleurs vibrantes.

L’album se démarque fortement dans la production jeunesse actuelle, par la lenteur et la précision du geste artistique, mais aussi par la cohérence entre le fond et la forme. Rien n’est laissé au hasard : tout est pensé pour offrir au lecteur un moment de contemplation, de douceur et d’introspection.

Un album pour apaiser et relier

Au-delà de la beauté de l’objet, « Plus grand que moi » est avant tout un livre qui parle. Il parle à l’enfant curieux, à l’enfant inquiet, à celui qui cherche un sens à ce qu’il voit, ressent, perçoit autour de lui. Mais il parle aussi à l’adulte (parent, enseignant, lecteur) qui se pose les mêmes questions, parfois avec davantage de pudeur ou de peur. Frank Andriat insiste d’ailleurs sur ce point : dans un monde tendu, incertain, où les horreurs s’enchaînent et où les adolescents qu’il rencontre se montrent de plus en plus anxieux, il est essentiel de proposer des récits qui réconcilient et qui apaisent.

Ce livre n’apporte pas de réponses toutes faites. Il ouvre des pistes, offre des images, suggère une autre manière de regarder le monde et de s’y inscrire. Une manière plus douce, plus humble, plus ouverte. Pour Andriat, c’est une manière de dire aux enfants et à tous ceux qui le liront que nous ne sommes pas seuls !  Ce qui nous dépasse peut aussi nous relier, et la grandeur du monde n’est pas une menace, mais une promesse.