Plus de 1 000 manifestants défilent contre les violences policières et le racisme à Angers
Plus de 1 000 manifestants ont défilé mardi 9 juin dans le centre-ville d’Angers, contre les violences policières et le racisme anti-noir.
Parti du château vers 17 h 30, le cortège s’est dirigé vers le palais de justice, bravant une nouvelle fois l’interdiction de la préfecture.
Deux manifestations en deux jours
La veille déjà, près de 400 personnes avaient manifesté à Angers, à l’appel de l’Union communiste libertaire, toujours pour les mêmes motifs.
Mardi, le jour des obsèques de Georges Floyd, cet Afro-Américain tué par la police lors de son arrestation à Minneapolis, c’est le collectif Black Lives Matter Angers qui a lancé l’appel.
Un collectif de jeunes femmes noires
Né la semaine dernière, ce collectif rassemble onze Angevines d’origine africaine, âgées de 16 à 22 ans, et le cortège de mardi était lui aussi très jeune.
« Police partout, justice nulle part », scandent les manifestants. En tête de cortège, Stone fait partie du collectif Black Lives Matter. Cette étudiante de 19 ans marche contre les violences policières et le racisme qu’elle connaît bien.
"Être noir, ce n'est pas un crime !"
« Quand on prend le bus, qu’il y a de la place pour s’asseoir et qu’on nous dit "Vous, vous n’allez pas vous asseoir là", ou qu’on nous dit "Sale Noire", j’ai subi ça et ce n’est pas facile, raconte-t-elle. Au début je ne disais rien, parce que je n’avais rien à dire, mais à un moment donné, il faut qu’on réponde ! »
« Il faut sensibiliser les gens pour qu’ils comprennent qu’être noir, ce n’est pas un crime, poursuit-elle. On est humains comme vous tous, on a le même sang, il n’y a rien de différent sauf la couleur de peau ! Pourquoi nous ? On a demandé quoi ? On a fait quoi ? »
"Il y a plus de Blancs que de Noirs !"
Au milieu du cortège, Bouba, demandeur d’asile guinéen, n’en revient pas : « Il y a plus de Blancs que de Noirs à se battre pour les Noirs ! Vous savez pourquoi ? C’est parce que la plupart des Noirs d’Angers ont peur de manifester, parce qu’ils ont peur de se retrouver face à la police. »
Parmi les Blancs, de nombreux jeunes : des étudiants, des lycéens et même des collégiens, comme Vassili, 15 ans, encore choqué de la vidéo de l’agonie de Georges Floyd. « Les bavures policières, c’est intolérable. Ils [les policiers] sont là pour nous protéger, pas pour nous tuer. Même si ça ne me concerne pas directement, je voulais quand même manifester pour les gens que ça affecte. »
"Malheureusement, rien n'a changé"
Derrière son masque, on devine qu’Isabelle a bien plus de la vingtaine, mais elle a l’impression que rien n’a changé depuis ses 20 ans. « Malheureusement, rien n’a changé », constate-t-elle amèrement.
« On a l’impression que l’histoire se renouvelle et que tous les 20 ans, tous les 30 ans, on a des drames comme celui qu’on vient de vivre, avec la mort de Georges Floyd… plus tous ceux qu’on ne connaît pas bien, en France, tout près de chez nous. »
L’année dernière en France, 19 personnes sont mortes lors d’interventions de la police. L’IGPN enquête sur près de 900 accusations de violences policières.
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