Le Tour de France du Plein Emploi Solidaire a débuté ce lundi 31 mars à Angers. Une caravane va sillonner l'Hexagone jusqu'à fin juin pour faire pression sur les élus. Avec un objectif : faire voter une loi destinée à encourager l'emploi pour tous.
Pour l’instant, elle est à l’arrêt, immobile sur une pelouse en bord de route dans le quartier Belle-Beille à Angers. Pourtant, difficile pour la caravane du Tour de France du Plein Emploi Solidaire de passer inaperçue. Elle trône sur l'herbe, bariolée de couleurs vives et de dessins, sans oublier les phrases chocs inscrites sur les différentes vitres (« Mes enfants sont fiers de moi »). Sa présence devrait en tout cas détonner sur les routes. Car elle s’est élancée lundi 31 mars depuis Angers avec un objectif : faire pression sur les élus pour obtenir une loi pour « le droit d’obtenir un emploi ».
En France aujourd’hui, plus de deux millions de personnes sont exclues du marché du travail. Inconcevable pour l’inusable Patrick Valentin, président de l’association Plein Emploi Solidaire pour qui la lutte contre le chômage de longue durée est devenu un étendard. Pour mettre toutes les chances de son côté, Patrick Valentin a réussi à réunir, pour la première fois, dans un Conseil d’administration, des dizaines d’entreprises de lutte contre la Privation d’Emploi (ELPE). L'enjeu politique est considérable car l'expérimentation Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée touche à sa fin. « Dans un an et demi environ, une nouvelle loi doit être votée pour permettre de prendre en compte le bilan de cette expérimentation, précise Patrick Valentin, et nous espérons faire progresser le droit à l'emploi ».
Nous nous battons pour que chacun puisse avoir le droit d’obtenir un emploi s'il le souhaite. L’objectif, c’est de multiplier par trois ou quatre le nombre d'emplois accessible aux gens en difficulté.
Car Patrick Valentin a un credo : personne n’est inemployable. Une devise approuvée par Guillaume Mahaza, directeur du Resto-Troc, lieu de départ de ce Tour de France du Plein Emploi Solidaire, et qui regroupe, entre autres, un chantier d’insertion, un restaurant solidaire et un lieu de vie du quartier Belle Beille. Dans cette association qui fête ses trente-huit ans cette année, quatre professionnels permanents viennent encadrer vingt-et-une personnes salariées en parcours d'insertion professionnelle. De quoi alimenter le restaurant solidaire, mais aussi les services de traiteur solidaire et événementiel. L’accompagnement des personnes en difficulté dure deux ans pour qu’à terme la réinsertion puisse s'effectuer dans le monde du travail plus « classique ». « On a des personnes, qui, parfois, arrivent de pays étrangers et qui n’ont jamais été à l’école, et en France sans diplôme, c’est compliqué d’avancer » décrit Guillaume Mahaza.
La question de savoir si les personnes sont employables ou inemployables, elle ne se pose même pas. Elles le sont ! Par contre, qu'est-ce que l'on met en place pour rendre ces emplois accessibles à tous ? Il est là le nœud du problème !
Pour le directeur du Resto-Troc, il manque aussi un système de suivi pour éviter que les personnes retombent dans la précarité après ces deux ans d’accompagnement. « Nous sommes un des étages de la fusée » résume-t-il alors que la présentation de lancement du Tour de France du Plein Emploi Solidaire prend fin à quelques mètres de là. Un Tour de France qui doit se terminer le 27 juin prochain à Paris.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !