Plan de sauvetage des agriculteurs: "c'est sur la mise en oeuvre qu'il faudra être vigilant"
Manuel Valls a annoncé hier un nouveau plan de soutien aux agriculteurs, le 3ème en moins d’un an. En raison des mauvaises récoltes dues à la pluie du printemps dernier ou de la sécheresse, l’Etat va garantir la moitié des emprunts des agriculteurs en difficulté, augmenter l'enveloppe attribuée aux aides à la reconversion professionnelle et reporter le remboursement de prêts.
Le gouvernement a présenté mardi son plan de consolidation pour les éleveurs et céréaliers en grande difficulté. Manuel Valls a confirmé aux organisations agricoles la création d'une garantie publique pour permettre aux agriculteurs en difficulté de se refinancer à des taux avantageux auprès des banques.
Un fonds de garantie, où l'État verserait selon Matignon entre 50 à 100 millions d'euros, doit également permettre de débloquer 1,5 milliard d'euros de prêts des banques privées pour les exploitants en difficulté, le gouvernement estimant que 50 000 à 80 000 d'entre-eux pourraient en bénéficier.
"C’est un plan de soutien qu’on attendait depuis de nombreuses semaines. Il correspond pour nous à une réponse concrète et la reconnaissance de cette année catastrophique au niveau climatique. Sur les mesures mises en œuvre, on est toujours en attente de quelque chose de plus ambitieux pour accompagner tous les agriculteurs. Ce n’est pas complètement satisfaisant, mais c’est surtout sur sa mise en œuvre qu’il faudra être vigilant" réagit Etienne Gangneron, président de la chambre d’agriculture du Cher et céréalier.
"On a vraiment un problème de garanties. Beaucoup d’agriculteurs se sont rapprochés de leur organisme bancaire notamment, pour voir comment ils allaient refinancer la campagne prochaine. Et les banques ne veulent pas prendre de risques. Aujourd’hui ce plan qui propose d’amener à travers la garantie de la BPI cette garantie demandée par les banques, nous va relativement bien" ajoute ce céréalier.
Ce plan d’aide s’adresse à la fois aux éleveurs et aux céréaliers. Les éleveurs souffrent d’un excès problème de prix. "Sur la partie refinancement, c’est le même remède pour les deux professions. La difficulté est de projeter ce plan sur plusieurs années. Cette trésorerie sous forme d’emprunts va devoir être remboursée, ce qui ramène encore une fois à la question des prix" conclut-il.
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