Pierre Wluczka, un bénévole au grand cœur qui fait de l'humain sa priorité
Pierre Wluczka est un bénévole touche à tout. Il est engagé dans plusieurs associations du bassin de Langeac, des structures qui ont pour dénominateur commun le social, la solidarité et la dignité humaine. Pierre Wluczka a un grand cœur pour les autres et notamment pour sa famille qui a été et est toujours le pivot de sa vie. Rencontre
Pierre Wluczka, dans sa maison de Langeac ©Martin ObadiaC’est dans son pavillon de Langeac que Pierre Wluczka nous accueille, une maison qu’il a hérité de ses parents et qui est aujourd’hui le point de rassemblement familial. Pierre Wluczka a Langeac chevillé au corps. C’est la ville d’origine de sa mère et la terre d’asile de son père, un juif qui s’y est réfugié pendant la seconde guerre mondiale et qui s’est ensuite engagé dans la résistance.
Pour Pierre Wluczka, le Langeadois compte beaucoup, du fait de l’histoire de ses parents mais aussi car c’est un territoire qu’il fréquentait quand il était enfants, adolescent et étudiant. Il y venait à toutes les vacances et y a noué des liens amicaux forts. C’est aussi une terre où il venait régulièrement avec ses filles et son épouse alors qu’ils vivaient en région parisienne, dans le sud-ouest ou à l’étranger. Désormais il y vit à l’année. Cette maison est un cocon, un refuge ? « Ça me plait bien comme définition » dit-il en souriant.
Des engagements multiples pour un homme tourné vers les autres
Pierre Wluczka mène aujourd’hui une vie de retraité très active après une carrière dans l’industrie dont 26 ans chez Michelin. Bénévole chez ATD Quart Monde, de l’association Solidarités nouvelles face au chômage, du Centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada) de Langeac, cheville ouvrière du projet Territoire zéro chômeur de longue durée, il multiplie les casquettes. Des engagements qui répondent à des valeurs profondes. « Il y a de la fibre sociale chez moi, il y a de la fibre solidaire ». Corriger l’injustice est ce qui l’anime selon sa fille Mathilde.
Faire en sorte que les personnes qui sont exclues, oubliées, puissent avoir leur place, puisse être écoutées, comprises, puis qu’elles puissent s’épanouir.
Cette fibre solidaire prend plusieurs formes. L’engagement auprès du Cada renvoie à la fois à sa famille et à une réflexion qui a toujours eu sur l’accueil de la personne étrangère mais aussi « j’ai pensé que par rapport à la situation de ma propre famille, c’était important, moi aussi de m’investir dans l’accueil des personnes qui rejoignent, parce qu’elles le sont obligées, notre territoire ». Pour le Territoire zéro chômeur, il souhaite aider les personnes qui sont souvent stigmatisées, qui génèrent de l’indifférence, à les dépasser. La question de la dignité humaine est centrale chez lui. Ce qui le guide c’est de « faire en sorte que les personnes qui sont exclues, oubliées, puissent avoir leur place, puisse être écoutées, comprises, puis qu’elles puissent s’épanouir comme tout le monde a le droit de l’être ». Sa fille affirme qu’il est « heureux de voir des choses se concrétiser » chez les personnes qu’il accompagne. « Sentir une différence dans la vie des gens ça lui fait du bien » explique-t-elle.
Ces nombreuses occupations font dire à ses proches qu’il est « hyperactif ». « Il faut toujours qu’il s’occupe. Il a du mal à se poser » selon Maryse, une amie très proche mais « quand il s’engage dans quelque chose, il s’engage vraiment ». Lui explique que ça fait partie de ses traits de caractères, qu’il a « couru après beaucoup de choses à la fois toute sa vie », une forme de boulimie qui est due aussi au fait qu’il a été très tôt un père qui élève ses 2 filles sans leur mère, décédée à la fin des années 1980. Mais qu’aujourd’hui « je n’ai plus le sentiment d’avoir cette même hyperactivité. [Les différents engagements], ça peut paraître accaparant mais j’ai mon espace de temps maintenant ». Il se rattrape aussi aujourd’hui des choses qu’il n’a pas pu faire quand il était en activité.

Je voyage là où je vais trouver du dépaysement, des gens différents, des choses qui vont toucher à mes émotions, qui vont me permettre d’être capté par ce que je vois, ce que j’entends.
Un passionné de voyage et de culture
Tout au long de sa carrière professionnelle, Pierre Wluczka et sa famille ont été amenés à beaucoup déménager. Pour Michelin ou ses sociétés affiliées, il est allé en Espagne, ou est née Mathilde, sa 2e fille. Il a vécu en Allemagne, il a voyagé au Japon. Peut-être cette vie au cœur de différentes cultures a-t-elle renforcé son envie de voyage. Il aime beaucoup aller en Asie, découvrir aussi des pays de l’Europe de l’est, il est notamment allé sur les traces de ses ancêtres à Varsovie. « Je voyage là où je vais trouver du dépaysement, des gens différents, des choses qui vont toucher à mes émotions, qui vont me permettre d’être capté par ce que je vois, ce que j’entends » raconte-t-il. Certains voyages sont destinés « à m’apaiser et à m’apporter un peu de tranquillité, de sérénité et d’être seul avec moi-même ».
Cette solitude du voyage il l’entretient par des randonnées, des treks notamment au Cambodge, au Vietnam avec seulement un sac à dos. Il s’est lancé depuis quelques temps sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Au départ il a rejoint un de ses voisins pour faire un morceau de parcours avec lui. Puis a décidé de poursuivre seul, à son rythme. Il se donne 2 à 3 ans pour le terminer. Pour lui cette marche qu’il fait seul permet « de revoir ce que j’ai pu faire ». La randonnée est pour lui aussi un outil de relaxation. Même si la randonnée il aime la faire seul, il apprécie de partager des temps avec d’autres marcheurs, toujours à la découverte de l’autre.
L’art, sous différentes formes tient aussi une place importante dans sa vie. Il est plutôt grand lecteur. Cette passion il l’a partage au travers de la lecture auprès des enfants par le biais de l’association Lire et faire lire. « Ça lui fait le plus grand bien » explique Maryse. Le chant chorale est lui aussi important dans sa vie « c’est très utile pour se vider, je ne pourrais plus m’en passer ». Il a participé à une chorale de chansons grivoises, paillardes sur Clermont-Ferrand. Aujourd’hui il est engagé dans un chœur de chants Renaissance et courtois à Brioude. Le cinéma, le théâtre et les concerts sont un plaisir personnel qu’il aime aussi partager avec sa famille. Il emmène ses enfants et petits enfants sur des événements culturels. « Si je peux leur faire partager des choses tant que je suis là, c’est un bonheur » reconnaît il.

La famille, son essentiel
Pierre Wluczka a deux filles et 4 petits enfants. Ils habitent en région parisienne, ce qui n’empêche pas qu’ils soient très proches. Il va souvent leur rendre visite et réciproquement. Ce lien, très fort s’est noué dès la naissance des filles et encore plus au décès de leur mère. Pierre Wluczka a dû jongler entre sa vie personnelle où il fallait s’occuper d’elles et sa vie professionnelle. Une vie professionnelle qui s’est adaptée aux changements de sa vie familiale. « J’ai eu la chance de rencontrer des responsables, des gens qui m’ont encouragé, qui ont été des soutiens et qui m’ont permis d’avoir des basculements dans ma vie professionnelle », notamment chez Michelin.
« Sa famille, ses filles, ses petits enfants sont essentiels. Il arrêtera tout pour eux.»
Mathilde, sa fille explique qu’il a « toujours dirigé sa vie pour que ses enfants soient une priorité. Le bonheur de la famille a guidé ses choix de carrière. C’est un pilier pour nous ». Maryse ajoute que « sa famille, ses filles, ses petits enfants sont essentiels. Il arrêtera tout pour eux ». Lui reconnaît que ça compte beaucoup. Lors de la rentrée scolaire de septembre dernier, il est venu leur donner un coup de main. Il n’a pas vu cela comme une obligation d’aider mais comme « une invitation plaisir à être là ». Il a dépanné mais c’était avant tout un moment de partage avec ses enfants et petits-enfants.
Quand on parle de la famille avec ses proches, la notion de « clan » apparait. Sa fille explique que quand elles ont grandi, ils formaient tous les 3 avec sa sœur un « clan très soudé ». « On nous reproche un petit peu d’être très fusionnels tous les 3 » dit-il mais cela il passe dessus. L’essentiel pour lui est de bien s’entendre avec tous les membres de sa famille et de partager des moments de joie mais aussi de fête, pour ce Langeadois qui est qualifié par ses proches comme un fêtard et un bon vivant.


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