Philippe Geluck remonte le temps avec « L’origine du Chat »

Quarante ans après la naissance du Chat, Philippe Geluck revient avec un album plein d’humour et de surprises. Sur la couverture, Le Chat, en costume, regarde son créateur et lui lance un simple « merci Papa ». Tout un symbole pour ce vingt-cinquième opus, où Geluck s’amuse à brouiller les frontières entre fiction et réalité. Dans ces pages, l’auteur imagine que son personnage a eu une vie avant même sa création, en 1983.

« Le Chat a vécu avant que je ne l’invente », affirme-t-il dans cet album où il dévoile l’enfance et l’adolescence de son héros. On y découvre un jeune Chat enrobé, boutonneux, un peu gauche, mais déjà déterminé. Un élève rêveur, parfois moqué, qui finira par trouver sa voie : devenir héros de bande dessinée.

L’humour comme fil conducteur

Derrière les gags et les clins d’œil, Geluck continue de cultiver ce savant mélange de rires et de réflexions qui fait le succès du Chat depuis des décennies. Car pour lui, l’humour est bien plus qu’un outil de divertissement : c’est une philosophie de vie.

Il confie souvent que le rire est sa manière de conjurer les angoisses et de supporter les difficultés du quotidien. 

Le rire est un médicament qu’on peut prendre à dose homéopathique ou à dose massive, mais c’est un médicament qui nous aide 

Cette vision du rire comme remède lui vient d’un ami de ses parents, rescapé des camps de concentration, qui lui avait confié : « Même dans les camps, il nous arrivait de rire, c’était un moyen de survivre. » Cette leçon d’humanité a profondément marqué Geluck. À son tour, il transmet cette idée à travers ses dessins : rire pour rester debout, pour apaiser les blessures, pour continuer à croire en la vie.

Un Chat toujours proche de ses lecteurs

Philippe Geluck reçoit régulièrement des messages de lecteurs qui lui disent combien Le Chat les a aidés à traverser des moments difficiles. Sa bande dessinée, à la fois absurde et profondément humaine, se lit autant dans la joie que dans la peine. « La tristesse n’appelle pas le rire mais peut être apaisée par elle », résume-t-il souvent.

Avec « L’origine du Chat », Geluck parvient une fois encore à mêler humour, émotion et réflexion. Il nous fait rire, mais il nous touche aussi, en rappelant que derrière chaque sourire, il y a souvent une façon de résister. Et qu’au fond, même les héros de bande dessinée ont eu leur part de doutes avant de trouver leur place.