Pharaon

Voilà un mot qui effectivement nous entraîne à voir grand, on y associe d’emblée les pyramides, le Nil, l’Égypte, les sarcophages, bref c’est un cortège de mots qui vient nous faire rêver en partant des hiéroglyphes qui ont longtemps gardé leur mystère, puisqu’il fallut attendre Champollion, pour les déchiffrer dans son Précis du système hiéroglyphique publié en 1824. Pharaon, est en fait un mot surprenant…

Le mot vient de l’égyptien, où il devait se prononcer à peu près identiquement, il est passé en effet au grec pharao puis on le retrouve ensuite en latin chrétien sous la forme actuelle pharao, pharaonis, et le voilà enfin attesté en langue française en 1190 en tant qu’un « roi de l’Egypte » puis par antonomase, c’est-à-dire en faisant d’un nom propre un nom commun, comme on dit un don Juan pour tous les séducteurs ou un harpagon pour tous les avares, le nom d’un roi égyptien, Pharaon, devint le titre attribué à tous les occupants royaux des Palais égyptiens. En fait au tout départ, le mot désignait la « grande maison », entendons le Palais où vivait le Roi égyptien. Comme il désigna le monarque assorti au faste des Palais égyptiens, il fut aussi assimilé au roi de cœur dans un jeu de cartes, auquel il donna son nom en 1691. Et même si son emploi est rare, il y eut aussi un féminin avec la pharaonne, pour désigner une Reine d’Égypte. Dire aujourd’hui pharaon fait évidemment immédiatement penser d’abord aux pyramide qui doivent leur nom à leur forme géométrique qui était celle d’un gâteau au départ… mais aussi aux pharaons reposant dans leur sarcophage.

Il est en fait d’emploi rare avant 1669, en tant que nom et il vient du la grec sarkophagos, qui mange, phage en grec, les chairs, sarko en grec. En fait on croyait que les tombeaux antiques étaient construits dans une pierre qui détruisait les chairs. Le fait d’y retrouver les pharaons a assurément donné au sarcophage une sorte valeur à la mystérieuse et luxueuse. « Bière de luxe », c’est la d’ailleurs la proposition d’un auteur de mots croisés pour faire deviner le mot. Il y a aussi « dépositeur du feu », feu le pharaon bien sûr !