Pénurie d’aidants : “impossible de satisfaire les besoins” dans le secteur de l’aide à domicile selon APF France Handicap

C’est un appel à l’aide pour un secteur à bout de souffle. Mercredi, APF France Handicap et l’AFM Téléthon ont saisi la défenseure des droits concernant la pénurie de personnel dans le domaine de l’aide à domicile. Ils dénoncent “des menaces graves pour la sécurité, l’intégrité et la dignité de personnes en situation de handicap, et pour certaines une mise en danger de leur vie”. C’est la conséquence d’un manque de main d'œuvre, qui oblige les professionnels du secteur à faire leur travail avec les moyens du bord.

 

L’aide à domicile n’attire pas

 

Les besoins sont grandissants, et le secteur attire moins. C’est paradoxal, et pourtant c’est une réalité qui conduit le domaine de l’aide à domicile à toujours plus de tensions. Pour Thierry Aimé, directeur du pôle adulte d’APF France Handicap à Saint-Étienne, “c’est un problème de reconnaissance de ces métiers, mais la problématique n’est pas nouvelle”. Une place pas assez grande des aidants dans la société, et aussi des conditions de travail difficiles qui rendent moins attractifs ces métiers. En effet, selon les chiffres de la caisse assurance retraite et de la santé au travail, la pénibilité est plus grande dans le secteur de l’aide à domicile que dans celui du BTP. Il faut aussi faire avec des horaires de travail compliqués, parfois changeant d’une semaine sur l’autre. Comme l’explique Thierry Aimé, “le handicap ne s’arrête pas le week-end”.

 

Des conséquences sur les patients

 

Le secteur manque de main d'œuvre, et les premiers à en pâtir sont ceux qui ont besoin d’aide. Les associations APF France Handicap et AFM Téléthon parlent “d’un nombre croissant de faits et manquements répétés partout en France”. Pour Thierry Aimé, APF France Handicap “aura du mal à assurer une continuité de service” si rien n’est fait pour venir en aide au secteur. Pour l’instant, il tient comme il le peut, mais il fait “le grand écart”. “On ne peut pas dire qu’on arrive à satisfaire les besoins ce n’est pas vrai”.

 

Les associations expliquent avoir alerté à plusieurs reprises les pouvoirs publics de ce risque de rupture du secteur. Elles espèrent que leur saisine, cette semaine, pourra enfin faire bouger les lignes.