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Pèlerinage : Pourquoi se lancer sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle ?

Pèlerinage : Pourquoi se lancer sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle ?

Un article rédigé par Matthieu Riolland - RCF Poitou Deux-Sèvres, le 26 août 2025 - Modifié le 26 août 2025
L'invité RégionRencontre avec Vincent et Nathalie pèlerins vers Saint-Jacques de Compostelle

En 2024, près de 500 000 pèlerins ont reçu la Compostella, lors de leur arrivée à Saint-Jacques-de-Compostelle. C’est deux fois plus qu’il y a dix ans. Que ces personnes viennent-elles chercher ? Début de réponse avec Nathalie et Vincent, pèlerine et pèlerin néo-aquitains.

Il y a de plus en plus de pèlerins sur les chemins pour se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle © Matthieu RiollandIl y a de plus en plus de pèlerins sur les chemins pour se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle © Matthieu Riolland

Ils ne se connaissaient pas il y a moins d’une semaine. Pourtant, ils marchent ensemble en direction de Saint-Jacques-de-Compostelle. Pour leur quatrième jour, nous les avons rejoints afin de comprendre leurs motivations.

Ce jeudi 31 juillet, il est 8h30 à Villefollet, dans les Deux-Sèvres, lorsque Nathalie et Vincent se préparent à quitter le logement où ils ont dormi cette nuit.

Ce pèlerinage, c'est le premier pour Nathalie. Elle est partie de Poitiers à pied. “J’avais envie de partir à ma rencontre, de me découvrir dans un contexte assez dépouillé et simple”, raconte-t-elle en marchant dans la campagne deux-sévrienne. “Dépouillé et simple”, car pour cette aventure d’une semaine, les deux pèlerins sont juste partis avec un sac à dos. “L’un des premiers enjeux, c’était de savoir quoi emmener. Qu’est-ce qui m’est indispensable ?”, se remémore Nathalie avant de vérifier le chemin à prendre sur son GPS : “Je me rends compte qu’il y a encore un ou deux trucs que j’ai pris dont j’aurais pu me passer”.

Nathalie, vivant à Poitiers et Vincent, venant de Guéret, marchent ensemble depuis quatre jours © Matthieu Riolland

"Ce chemin est de nature évangélique"

De son côté, Vincent marche pour la sixième fois sur les chemins de Compostelle. Faire son sac est devenu une formalité : “L'expérience fait que je pars avec un sac qui n'est pas trop lourd. Ce n'est plus un problème”, se réjouit le Guérétois.

Ses premiers pèlerinages, il les a faits avec sa femme, sa fille et son filleul. “Pour mon filleul, c'était une manière de rentrer dans la spiritualité. Pas par la porte de l'église, mais par la porte de la rencontre. On est partis sur le chemin, et ça a été une vraie école de vie”, se souvient Vincent en souriant.

À l'inverse, se lancer sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle n’a rien de spirituel pour Nathalie. Elle qui a “une culture religieuse, mais pas forcément de pratique”, a eu l’occasion d’échanger avec Vincent sur certains extraits de la Bible : “On a beaucoup parlé de la piscine de Bethesda et de ce paralytique, qui reste au bord de la piscine”, détaille Nathalie.

Le parallèle avec la religion est inévitable pour Vincent : “Pour moi, marcher, c'est typiquement faire ce que Jésus fait dans les évangiles.” Après un temps de réflexion, il poursuit : “ce chemin est de nature évangélique, alors dès qu'on y met les pieds, forcément, il y a quelque chose qui résonne très fort. [...] Ce qui est écrit, voilà, ce n’est pas du pipeau, c'est réellement ce qu'on vit.” 

 

Au programme : rencontre et fraternité 

Depuis ses premières expériences, il y a une dizaine d'années, Vincent retourne régulièrement sur les chemins. L’année dernière, il a recommencé le parcours avec un autre filleul. À coup d’une semaine par an, ils avancent en direction de l’Espagne. Cette année, à cause de vacances qui ne tombaient pas en même temps, chacun a pris le départ de Poitiers de son côté.

Il raconte, visage rayonnant, ce que ses pèlerinages lui apportent : “En fait, on est en totale fragilité sur le chemin. Physiquement, c'est éprouvant. [...] On va manquer d'eau, on va manquer de force, donc on va être tout le temps en demande. On trouve toujours quelqu'un qui va nous aider, et c'est un gros cadeau à chaque fois”.

Vincent et Nathalie sont facilement identifié comme pèlerins, notamment grâce à la coquille que porte le Guérétois © Matthieu Riolland

Nathalie, elle, est pour l’instant marquée par les rencontres et les échanges : “Les gens viennent nous voir, nous parlent, nous demandent ce qu'on fait. Moi, j'ai habité à Paris. Ce genre de rencontres ne se font pas. [...] Ça me chamboule un peu. Toutes ces rencontres et ces partages sont très beaux.” À deux jours de la fin de son périple, la Pictavienne profite de chaque instant, même si des questions lui trottent dans la tête : “Quand ça va s'arrêter, que va devenir toute cette énergie ? Et cette joie, comment la cultiver ?”

Pour Vincent, le pèlerinage est même devenu une bouée de secours : “Je me dis que le jour où je n’irais pas bien, je sais qu'il y a le chemin. C'est précieux de savoir qu'il y a un lieu comme ça, merveilleux, où on peut retrouver de la vitalité.”

RCF Bordeaux
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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