Chaque année, aux Rameaux, l'un des plus grands pèlerinages de la région Auvergne-Rhône-Alpes se fait au Puy-en-Velay. Il attire les foules et surtout les jeunes entre 18-35 ans de tous les diocèses de la province. L'occasion pour eux de partager cette expérience de "pèlerins d'espérance" en cette année jubilaire. Reportage auprès des pèlerins drômois.
Il était 7 h 20 ce matin-là lorsque les jeunes catholiques de Valence ont commencé à converger vers le point de rendez-vous. Au-dessus d’eux, un ciel déjà animé : un arc-en-ciel auréolait les nuages teintés d’orange et de rose.
À huit heures tapantes, le grand départ est donné. Direction Lavoûte-sur-Loire, première étape du pèlerinage, où les jeunes drômois font connaissance avec les groupes venus de Lyon. Tous ont un but commun : rejoindre la cathédrale du Puy-en-Velay, point culminant de l’itinéraire.
La marche les conduit ensuite à Saint-Paulien. Là, dans un grand gymnase communal, les pèlerins de toute la région poseront leurs sacs pour la nuit. Avant cela, 12 km et trois heures de marche les attendent, ponctués par deux temps d'enseignement.
La suite de la marche n’est pas de tout repos. Le chapelet résonne à pleine voix sur le plat, mais se fait étonnamment plus discret, presque haletant, dans les montées. Une côte particulièrement raide met les jambes à l’épreuve.
À l’arrivée au gymnase, les sourires se fendent sur les visages : "On est les premiers arrivés cette année !", lance l’un d’eux.
Le festival peut alors commencer : conférences, ateliers et jeux, chacun trouve de quoi remplir son après-midi.
Au dojo, l’activité théâtre d’improvisation dévoile des talents insoupçonnés. Et parmi eux, Frère Théophane surprend tout le monde “Ça, c’est Broadway !” lance même l’animatrice sous les applaudissements de l’assemblée.
La soirée se poursuit. D’abord un chœur ouvre… Puis vient une pièce de théâtre spécialement écrite pour l’événement. On y suit un homme qui marche chaque jour vers l’est, en quête de l’endroit où le soleil se lève.
Une quête imagée qui ouvre la voie à trois témoignages : une jeune femme face au deuil d’un amour perdu, un homme confronté à l’humilité après le succès, et une dernière qui raconte son parcours face à la maladie.
Enfin, le temps de louange plonge le gymnase dans un paisible silence.
À 5 h 45, les premiers réveils sonnent. Petit-déjeuner rapide à six heures, puis reprise de la marche à 7 h 30. Direction : Le Puy-en-Velay. Encore 14 kilomètres, quatre heures de marche, un chapelet récité en cadence.
Les discussions s’animent, les groupes se mélangent. La dynamique de la veille perdure.
À l’approche de l’arrivée, une pluie dense, presque symbolique, s’abat sur les marcheurs, trempant chaussures, capuches et chants. Certains flanchent, d’autres rient, tous avancent.
Parmi eux, deux jeunes portent à bout de bras une grande croix en bois de plus de deux mètres. Depuis le bas de la ville jusqu’au parvis de la cathédrale, pendant trente minutes, sous la pluie battante, ils grimpent.
À leur arrivée, les grandes grilles noires de la cathédrale s’ouvrent lentement en leur centre. Les prêtres, les évêques et séminaristes entrent en premier, suivis du flot des pèlerins.
Ils se recueillent alors devant la Vierge noire, figure emblématique du sanctuaire du Puy. La marche s’achève. Le chemin intérieur, lui, continue.
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