Avec la crise sanitaire qui n’en finit pas, la nécessité de vacciner massivement se fait de plus en plus forte. Selon Patrick Pelloux, urgentiste et ancien chroniqueur chez Charlie Hebdo, il doit être démonétisé et disponible pour tous. Patrick Pelloux publie "Urgences de vivre" (éd. Le Cherche-Midi).
Pour l’urgentiste Patrick Pelloux, le vaccin, devenu enjeu politique, doit être "universel". "C’est pas possible ce qu’il se joue avec ces vaccins en passe de sauver l’humanité. Il faut qu’ils soient démonétisés", affirme-t-il, mettant en cause le fait que certains vaccins soient vendus plus ou moins cher selon les pays acheteurs.
Celui qui vaccine actuellement à l'Hôtel-Dieu à Paris est convaincu que l'idée d'un vaccino-scepticisme prégnant en France est une vision faussée. "Les gens veulent être vaccinés. Nous avons un peuple qui est courageux, qui obéit. On a réussi en un an à changer nos habitudes d’hygiène. Vous en avez qui ont perdu leur travail mais, concernant le vaccin, vous avez une adhésion collective", affirme Patrick Pelloux.
"Vous avez une crise mondiale. Il va falloir qu’on vive avec", explique Patrick Pelloux. L’épidémie de Covid-19 porte également un coup aux relations sociales. "Les gens sont très seuls, les personnes âgées comme les jeunes", ajoute-t-il. Les bars, restaurants et lieux de culture ayant fermé, les Français n’ont plus vraiment d’endroit où se rencontrer.
La pandémie montre aussi qu’en France, "le système hospitalier est insuffisament doté" et qu’il faut structurer les systèmes de santé, selon Patrick Pelloux. "Il y a vraiment cette nouvelle maladie sur Terre qui porte un enjeu de santé publique énorme", estime-t-il.
Dans son ouvrage "Urgences de vivre", Patrick Pelloux revient sur son métier d’urgentiste. "J’ai fait le métier d’urgentiste pour sauver des vies. Et très tôt, j’ai senti qu’il y avait un lien avec la mort. La mort fait partie de la vie mais c’est pas triste", assure-t-il. Aussi, il salue notre système de santé fondé sur la sécurité sociale et rendant gratuites les interventions. "On sauve des vies et les gens ne nous doivent rien. Je trouve cela très noble", conclut-il.
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