Pascale Morinière | Laïcité : 120 ans de la loi de 1905... et des AFC !
LA TRIBUNE DE PASCALE MORINIÈRE - La loi du 9 décembre 1905 sur la séparation des Églises et de l'État, promulguée il y a 120 ans, institue la neutralité de l'État et garantit la liberté de conscience pour tous les citoyens.
Pascale Morinière © DRCela fait exactement 120 ans, le 9 décembre 1905 que la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat a été votée, mettant fin aux querelles virulentes du début du 20e siècle. Nous vivons toujours sous ce régime de la laïcité qui entérine 4 principes : la liberté de conscience, la liberté de manifester ses convictions dans les limites du respect de l’ordre public, la séparation des institutions publiques et des organisations religieuses et, enfin, l’égalité de tous devant la loi, quelles que soient leurs croyances. Tout cela nous semble assez naturel aujourd’hui dans un climat apaisé entre l’Etat et les cultes.
Comment l’Eglise avait-elle accueilli cette loi ?
Elle s’y était opposée de toutes ses forces, inquiète d’une restriction de la liberté religieuse. Le Pape Pie X avait même publié deux encycliques dès 1906. Mais assez vite, voyant que la liberté religieuse était respectée, les catholiques s’y sont rallié. Ainsi, en 2005, une lettre du pape Jean-Paul II adressée aux évêques français affirmait que notre régime de laïcité est bien légitime. Aujourd’hui, cette laïcité de liberté tend à être remplacée par une laïcité de
contrôle avec la montée des menaces sécuritaires. Ce qui organisait une coexistence paisible devient plutôt un instrument de défiance.
120 ans d'engagement des AFC
Nous avons aussi fêté nos 120 ans cette année puisque les AFC ont été fondées en 1905 par des parents attentifs à veiller à la liberté de conscience de leurs enfants au sein de l’école publique. Je constate néanmoins qu’au bout de 120 ans, on interroge encore notre capacité à représenter l’ensemble des familles. Porter le nom de catholiques revient à dire clairement « d’où l’on parle ». Nous, nous parlons depuis l’enseignement social de l’Eglise, notre texte
de référence. Nous sommes attachés au bien commun, à la dignité de la personne, à la famille cellule de base de la société, à la primauté éducative des parents. Nous n’agissons pas pour les intérêts particuliers des familles catholiques mais pour le bien de toutes les familles. Une association familiale a plus à voir avec une association caritative qu’avec un lobby : nous prenons soin de chaque famille quelle qu’elle soit !


Chaque mardi à 6h44 dans la Matinale, Pascale Morinière, des Associations familiales catholiques (AFC), réagit à l'actualité qui concerne la vie des familles.




