Paris se prépare pour la rencontre européenne de Taizé
Dans un mois, plusieurs dizaines de milliers de jeunes de toute l'Europe vont converger vers Paris à l'invitation des Frères de la Communauté Œcuménique de Taizé. Une nouvelle étape du pèlerinage de confiance sur la terre initié par le Frère Roger en 1978. Frère Benoît, coordinateur de cette rencontre européenne, évoque le rôle d’artisans de paix qu’incarnent les jeunes participants.
Frère Benoît © Mélanie Niemiec"Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu." Le temps de l'Avent marque un moment significatif pour les communautés chrétiennes à travers le monde. Alors que Noël approche, des centaines de milliers de croyants se préparent à célébrer la Nativité. La rencontre annuelle de Taizé s'inscrit comme une échéance clé pour de nombreux jeunes chrétiens de toute l'Europe. Cet événement illustre l'engagement continu de la communauté œcuménique de Taizé, qui depuis 1978, promeut le dialogue et la paix.
Persévérer dans l’épreuve
La 48e rencontre européenne de Taizé aura lieu à Paris et en Île-de-France du 28 décembre 2025 au 1er janvier 2026. À l’invitation des églises locales des diverses confessions chrétiennes, des milliers de jeunes de toute l’Europe, âgés de 18 à 35 ans, se retrouveront pour partager des moments de prières et de fraternité. Ces rencontres, en plus de fournir un espace de dialogue, cultivent activement l'espérance de toute une génération. Même en temps de crise, la foi peut être une source de réconfort et de persévérance. Frère Benoît estime que "1200 jeunes ukrainiens seront présents à Paris, accompagnés par des évêques orthodoxes et gréco-catholiques". Une chorale gréco-catholique de la ville de Ternopil, récemment bombardée, sera notamment présente. "Elle animera les temps de prière commune dans une grande église du centre de Paris" déclare le frère Benoît. Il s’est lui-même rendu en Ukraine à plusieurs reprises depuis le début de la guerre. "Mes contacts avec les jeunes ukrainiens m'encouragent à garder l'espérance", déclare-t-il, "parce que leur foi est une boussole dans l'épreuve". Malgré la destruction, la peur et la menace permanente, "beaucoup sont enracinés dans cette confiance en Dieu qui leur donne de voir la lumière à travers la nuit".
L’unité dans la diversité
Depuis le 27 novembre et jusqu’au 2 décembre, le souverain pontife effectue son premier déplacement à l’étranger, à l’occasion du 1700e anniversaire du concile de Nicée. Après avoir passé 3 jours en Turquie, il se trouve actuellement au Liban. Le frère Benoît qualifie de "hautement symbolique" le voyage de Léon XIV. Le dialogue œcuménique et la recherche de la paix semblent être "deux axes essentiels" de son pontificat.
Le pape a rencontré le patriarche Bartholomée 1er, le primat de l'Église orthodoxe de Constantinople. Ensemble, avec les autres représentants de toutes les dénominations chrétiennes, ils ont prié à İznik, le lieu historique du concile de Nicée.
Si des responsables des principales familles du christianisme se considèrent réellement comme des frères, c'est un message très fort qui est envoyé à tous les chrétiens.
Le frère Benoît estime qu’il est "possible de concilier unité avec le respect de la diversité, y compris sur le plan liturgique". À la condition "qu’il y ait une reconnaissance mutuelle", même si pour l’atteindre, "le chemin est encore long", déclare-t-il.


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