Pape Léon XIV : Mgr Feillet, évêque de Séez, l'a rencontré avant son élection
5 minutes pour comprendre… la personnalité du pape Léon XIV. Mgr Bruno Feillet, évêque du diocèse de Séez dans l’Orne, a eu l’occasion de rencontrer le cardinal Robert Francis Prevost en 2024. Il revient sur ce moment.
Le pape Léon XIV au balcon de la basilique Saint-Pierre de Rome, le 08 mai 2025. © Vatican MediaC’est avec joie que Mgr Bruno Feillet, évêque du diocèse de Séez, a accueilli le cardinal Robert Francis Prevost comme nouveau pape. Une joie d’autant plus grande qu’il a croisé la route de celui qui était alors connu comme le cardinal Robert Francis Prevost à l’occasion d’une rencontre en mars 2024. Au micro de RCF Normandie, il a partagé ses impressions.
RCF : Comment voyez-vous la nomination de ce nouveau pape, le premier pape originaire des États-Unis ?
Mgr Feillet : D’abord avec beaucoup de joie, pour deux raisons principales. La première, c'est qu'il est très bien élu : j'entends par là que ça a duré quatre votes, donc une journée. Ça veut dire que ça s'est décidé tout de suite et qu'il y a eu un vrai consensus. Pour lui, ça va l'assurer dans son ministère.
Il a une expérience, une largeur de vue.
Puis la seconde, c'est que, quand on regarde le parcours de sa vie, c'est un parcours très universel : à la fois c'est un étasunien des Amériques mais c'est aussi quelqu'un qui a travaillé au Pérou, c'est un augustinien qui était super général de son ordre… Il a visité toutes les communautés dans le monde entier. Donc, il a une expérience, une largeur de vue. Il a aussi été membre de la curie comme préfet du dicastère pour la nomination des évêques d'Europe et du premier monde, par distinction du second monde (les pays du Sud et les derniers à avoir été évangélisés).
RCF : Vous, Mgr Feillet, vous avez eu l'occasion de le rencontrer. C'était l'année dernière en mars 2024, à quelle occasion ?
Mgr Feillet : C'est le rôle des dicastères de recevoir les évêques qui le demandent pour des travaux de précision. Le préfet en particulier a une vision, une expérience, à force de recevoir du monde, il voit les choses. J'avais demandé un rendez-vous en envoyant au préalable les travaux que nous menions dans le diocèse de Séez pour notre réforme pour qu'il puisse préparer parce que son temps est précieux. Il avait préparé et il m'a reçu une heure, très gentiment sur son temps de travail : c'est aussi un temps au service des évêques donc ce n’est pas un un miracle mais c'est très agréable. C'était fraternel, c'était simple, ce n’était pas compliqué.
Il ne travaille pas tout seul dans sa bulle, il était déjà en communion avec les autres services du Saint-Siège.
Dieu merci, je parle un peu anglais et ça lui allait. Même s'il parle français, je crois que je parlais mieux anglais que lui français. J'ai pu lui présenter notre réforme et, très simplement, il m'a dit ce qu'il en pensait : plutôt du bien. Mais en même temps, il a dit : « vous devriez consulter d'autres dicastères, spécialement celui sur le clergé parce qu’ils n'auront peut-être pas le même point de vue ». Ça veut dire qu'il ne travaille pas tout seul dans sa bulle, il était déjà en communion avec les autres services du Saint-Siège et ça augure une qualité de travail en commun.
RCF : Voyez-vous dans les prises de parole de Léon XIV des indices sur le programme de son pontificat ?
Mgr Feillet : Comme tout le monde, je l'ai entendu dans la loggia au moment où il s'est présenté : il a cité au moins 14 fois le mot « paix ». Pour Léon XIV, ça va bien. Il y a sans doute un vrai travail devant nous. Le monde est en guerre en bien des endroits, le pape François l'avait dit : une espèce de 3e Guerre mondiale par morceau. Là, il y a un vrai travail.
Il a la foi dans la prière du Christ et dans la force de l'esprit-saint.
Ensuite, il a dit que le mal ne l'emporterait pas, ne prévaudrait pas et il le fait parce qu'il a la foi, il a la foi dans la prière du Christ et dans la force de l'esprit-saint. Il nous faut, nous, être témoins de cette foi-là. Donc, vous avez un vrai programme, si j'ose dire, une orientation fondamentale. Puis ensuite, il a rappelé, outre de travailler pour la paix, mais aussi contre un certain nombre de difficultés de notre société, en particulier la lutte contre la pauvreté.


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