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Qui était le pape François : sa vie et son pontificat

Qui était le pape François : sa vie et son pontificat

Un article rédigé par Armelle Delmelle - RCF Bruxelles, le 21 avril 2025 - Modifié le 22 avril 2025

L’annonce est arrivée ce lundi matin 21 avril, le pape François est décédé. Après 12 ans sur le siège de saint Pierre, François a laissé sa trace dans l’église des XXᵉ et XXIᵉ siècle.

Le pape François s'était rendu au stade Roi-Baudouin. © Armelle DelmelleLe pape François s'était rendu au stade Roi-Baudouin. © Armelle Delmelle

Formation et vie avant la papauté

Jorge Mario Bergoglio est né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires, en Argentine, dans une famille d'immigrants italiens. Il grandit dans le quartier de Flores, à Buenos Aires, et étudie au collège jésuite de Santiago. Il manifeste un intérêt précoce pour la foi et est influencé par les enseignements de la Compagnie de Jésus. En 1955, il rejoint la Compagnie de Jésus et a commencé ses études de théologie.

Le futur pape étudie la philosophie et la théologie au séminaire jésuite de Santiago et est ordonné prêtre en 1969. Il enseigne ensuite la théologie et occupe plusieurs postes importants au sein de la Compagnie de Jésus en Argentine. Pendant la dictature militaire en Argentine (1976-1983), Bergoglio critique la junte et protège des membres de la société civile et de l'Église menacés par la répression. Il sera accusé de ne pas avoir fait suffisamment pour protéger deux jésuites qui ont été enlevés et torturés par la junte, mais il niera ces accusations et affirmera qu'il a fait tout ce qui était en son pouvoir pour les aider.

En 1992, il est nommé évêque de Buenos Aires. Il travaille alors pour renforcer les liens entre l'Église et les pauvres de la ville. Il s’implique également dans des initiatives de justice sociale. C’est en 1998, qu’il est promu cardinal par le pape Jean-Paul II. En tant que cardinal, il continue à s'engager pour les pauvres et les exclus de la société et à prôner une Église plus proche des gens.

En 2005, il est considéré pour succéder au pape Jean-Paul II, mais demande à ceux qui le soutiennent de ne pas l'élire. C’est donc Joseph Ratzinger qui sera élu à la majorité des deux tiers des voix et qui deviendra Benoît XVI. 

Un pape proche de la nature et des marginaux

Le 13 mars 2013, Bergoglio est élu pape lors du conclave de l'élection papale au Vatican, après la démission inattendue de Benoît XVI. Il est le premier pape originaire d’Amérique latine et le premier jésuite à occuper le poste. Sa nomination a été accueillie avec surprise par beaucoup, car il n'était pas considéré comme un favori pour le poste. Toutefois, sa simplicité et son humilité ont rapidement fait de lui un leader populaire et respecté dans le monde entier.

Il choisit alors le nom de François, en l'honneur de saint François d'Assise, célèbre pour son amour de la pauvreté et de la nature. En tant que pape, il aura, en effet, mis l'accent sur la miséricorde, la compassion et l'accueil des marginaux dans l'Église catholique. Il a également appelé à une action en faveur de l'environnement et de la justice sociale, exhortant les catholiques à se montrer solidaires avec les pauvres et les opprimés.

Il a effectué de nombreux voyages à l'étranger pour rencontrer des dirigeants politiques et religieux, ainsi que pour participer à des événements internationaux tels que la Journée mondiale de la jeunesse. Il a également rencontré des personnalités de tous horizons, y compris des représentants de religions non chrétiennes et des victimes de violence et de persécution. En 2024, il n’avait prévu aucun voyage avant le dernier quadrimestre. Il en a ensuite cumulé un en Asie du Sud-Est, à travers quatre pays, avant de se rendre au Luxembourg et en Belgique. Juste avant les fêtes de Noël, il se rend en Corse après avoir refusé d’assister à la réouverture de Notre-Dame de Paris. 

Le pape François a pris des positions controversées sur certaines questions morales et sociales, notamment en ce qui concerne l'accueil des réfugiés et des migrants, l'accès à l'avortement et à la contraception, et les relations avec l'État d'Israël. Ses déclarations ont suscité des réactions positives et négatives parmi les catholiques et au-delà.

Santé et vieillesse

Le pape François a subi une opération à cœur ouvert en 2020 et a eu quelques problèmes de santé liés à son âge avancé. Il a toutefois continué à exercer ses fonctions de manière active et a maintenu une présence visible sur la scène internationale. Il aura notamment maintenu son voyage au Canada en 2022 pour rencontrer les populations indigènes, bien qu’il soit obligé de rester en chaise roulante tout le long du voyage. 

C’est en étant appuyé sur sa canne qu’il commence l’année 2023, avec l’enterrement de son prédécesseur, Benoît XVI, décédé à l’âge de 95 ans le 31 décembre 2022. Dans les mois et les années qui ont suivi, le pape se déplacera de plus en plus souvent en chaise roulante. 

Début 2025, le pape François a été hospitalisé pour une double pneumonie. Il est sorti de l’hôpital Gemini pour entamer une convalescence de deux mois au Vatican. Seul point à son programme durant les célébrations de Pâques : la bénédiction Urbi et Orbi sur la place Saint-Pierre le dimanche 20 avril. Cela sera sa dernière apparition en public. Son décès est annoncé le lendemain matin par le Vatican. 

Visite en Belgique 

C’est fin septembre 2024 que le pape rend visite à la Belgique, à l’occasion des 600 ans de la KULeuven et de l’UCLouvain. Son voyage a été marqué par plusieurs visites improvisées qui sont venues s’ajouter au programme déjà bien chargé de ses trois jours chez nous. Certains de ses propos et sa proposition de béatifier le Roi Baudouin font partie de ces éléments marquants. 

Ses visites supplémentaires se sont tournées vers les personnes mises à la marge de notre société. Il s’est notamment rendu dans une maison de repos tenue par les petites sœurs de pauvres et à un petit-déjeuner avec des sans-abris. Le samedi soir, il s’est également rendu au festival Hope Happening, dédié aux jeunes, alors que l’invitation de l’organisation avait été refusée de nombreuses fois. 

En ce qui concerne les propos jugés choquants lors de sa visite, ils portaient sur des sujets qui divisent encore beaucoup l’Église. On se rappellera ce qu’il a pu dire de la place des femmes lors de sa visite à l’UCLouvain, ou encore de ses propos sur l’avortement dans l’avion du retour. Cela ne doit cependant pas occulter sa prise de position forte et sa demande de pardon aux victimes d’abus sexuels dans l’Église. 

Enfin, lors de la célébration au Stade Roi Baudouin qui clôturait sa visite, il a avancé que le Roi Baudouin pourrait être béatifié. Selon le souverain pontife, la foi du roi était suffisamment grande que pour ouvrir un procès en béatification. Il a ajouté qu’il était prêt à l’ouvrir lui-même, ce qui est chose assez rare. Cette annonce est arrivée juste après la béatification le même jour d’Anne de Jésus, une religieuse d’origine espagnole décédée en Belgique. 

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