« On est indépendants et on est fiers ! » à Lille, les libraires sont attachés à leur métier
Ce samedi 26 avril 2025 marque la 27e édition de la Fête de la librairie indépendante. À Lille, plusieurs d’entre elles participent à l'événement. L’occasion d’avoir un aperçu de l’état de santé de ces lieux de culture.
Des difficultés qui se poursuivent pour les librairies toujours en activité ©WikicommunsLes dernières années ont été difficiles pour les libraires indépendants lillois. Les boutiques en ville font face à la baisse de fréquentation, la montée en puissance des plateformes de vente en ligne et des confinements liés au Covid. C’est le cas de la librairie Godon dont l’histoire s’est achevée en 2024 après 27 ans d’existence. De même que la librairie Mauve, qui, un an après son ouverture, a baissé le rideau en début d’année 2025.
Des difficultés qui se poursuivent pour les librairies toujours en activité. « On assiste à un marché qui se réduit. On a de moins en moins de clients et les libraires en pâtissent », constate Thierry Verstraete, propriétaire de la Maison Verstraete – librairie religieuse établie à Lille depuis 1936.
Marie-Sophie Goniaux, directrice de la librairie La Procure Lille, invite les libraires à ne pas se tromper d’ennemi : « Je crois qu’il y a une vraie émulation entre les librairies indépendantes de Lille. Il n’y a pas de concurrence entre nous. Les vrais ennemis sont les grandes multinationales d’achats en ligne ». Elle tient à participer chaque année à la fête de la librairie indépendante.
La spécialisation comme outil de durabilité
Gabriel Faucomprez, libraire au Bateau Livre, associe la pérennité de la librairie indépendante à son affirmation culturelle, voire politique : « la spécialisation et l’engagement vont faire vivre la librairie, car elle peut affirmer son identité personnelle, ce qu’une grande surface culturelle ne propose pas. » Thierry Verstraete abonde dans ce sens : « La spécificité du libraire religieux réside dans ses connaissances religieuses. Dans un grand magasin, les vendeurs n’ont pas ces notions. En venant dans une librairie, les clients viennent chercher le conseil avisé. »
Si les librairies indépendantes restent le premier circuit de vente de livres en France, c’est aussi grâce à de lecteurs fidèles. « J’essaye toujours de chercher les livres dans les librairies indépendantes. Je ne veux pas que les grandes librairies fassent fermer les petites », assume Zaimoul, 30 ans. « Et il y a ce plaisir de découvrir ce que chaque librairie a à proposer ».
Malgré des difficultés différenciées, les libraires indépendants lillois conservent toujours la fierté de travailler dans des lieux de partage et de rencontres. « Créer une relation dans le temps : voilà notre objectif ! », conclut Marie-Sophie Goniaux.
