Olivier Bianchi : "Les Clermontois, nous voulons les protéger et les défendre"
Le maire sortant (PS) de Clermont-Ferrand, candidat à sa réélection, a présenté lundi 1er décembre une liste de premiers engagements en vue du prochain mandat. Entretien.
Olivier Bianchi entouré des représentants des différents partis de son union de la gauche, hier dans les locaux du restaurant Les Artistes à Clermont-Ferrand © RCFQuelles sont vos priorités pour cette campagne municipale, dans un contexte national budgétaire bien incertain ?
D'abord, c'est de montrer aux Clermontois que nous voulons les protéger, les défendre. Sur leur pouvoir d'achat, leur santé, leur sécurité puisque ce sont de vrais sujets. Leur garantir un logement. Ce sont les grandes compétences de la vie quotidienne, les plus proches des habitants, des Ehpad aux crèches, en passant par les écoles.
Sur la sécurité, 5 policiers municipaux par an chaque année pendant la durée du mandat supplémentaire. Un nouveau commissariat mixte, police nationale et municipale, que l’on projette à Saint-Jacques. Et par ailleurs la sécurité, c'est aussi de la prévention et de la réussite éducative. Nous voulons travailler avec le rectorat sur ces enfants qui quittent l'école trop tôt et qui deviennent un peu les petites mains du trafic. Nous voulons continuer avec nos infirmières scolaires à faire de la prévention dans les écoles contre la drogue. Voilà pour les grands thèmes, prévention, réussite éducative, sécurité.
Sur le vieillissement de la population, c'est maintenant qu'il nous faut répondre à toute une série de défis
Vous parlez de prévention dans les écoles. Vous en appelez aujourd’hui au Rectorat pour davantage de coopération ?
Oui, par exemple sur la question concrète de la déscolarisation. Nous pensons que, comme sur tous les autres sujets où nous travaillons en grande intelligence avec les services de l'État, il faut qu'on puisse bosser sur ces questions avec le Rectorat.
Vous allez aussi vous concentrer sur les seniors, sur ce prochain mandat. Pour quelles raisons ?
D’abord parce que nous avons beaucoup travaillé en direction des enfants et de la jeunesse ces dix dernières années. Et dans les dix ans qui viennent, la population clermontoise va nettement vieillir, et c’est tout de suite qu’il nous faut répondre à toute une série de défis : le maintien à domicile, les Ehpads, la médicalisation du grand âge, la question de l'activité des seniors qui sont eux-mêmes toujours très présents dans les associations, les aidants. Tous ces sujets vont être très importants et nous allons nous mobiliser là-dessus à travers des choses concrètes comme la rénovation énergétique de tous nos Ehpads, avec un contrat local de santé qui va mettre l’accent sur ces questions du grand âge, avec un accompagnement des aidants qui ont besoin de moments de répit.
Et une volonté de mettre les transports en commun gratuits pour les plus de 60 ans et pour les moins de 26 ans. Mais pas pour tout le monde. Est-ce une reculade ?
Ce sujet est un grand débat. Il faut que cela soit soutenable financièrement. Moi, je ne fais pas de promesses qui ne pourront pas être réalisées. Une reculade ? Non, d’abord car la gratuité pour tous perdurera le samedi et le dimanche. Ensuite parce que nous avons besoin d'investir dans la future ligne du tramway. La ligne A, en 2030-2032, sera arrivée à obsolescence. Il faudra remplacer le tram sur pneus. Ce sont des investissements très lourds. Donc ce n'est pas une reculade, c'est une preuve de sérieux. Et donc pour Clermont-Ferrand, parce que pour l'instant je fais une proposition clermontoise et nous verrons après ce que les collègues des autres communes en disent, la mesure représentera environ 5 millions d'euros. Une mesure qui donnera concrètement du pouvoir d'achat pour les habitants, les familles. Quand vous avez deux abonnements à 250 euros environ pour des scolaires, et bien ce sera du soulagement à la rentrée de demain de ne plus avoir cela.
Sur la culture, vous mettez notamment en avant la rénovation et modernisation de la Coopérative de Mai. Vous ne parlez pas de la Cité du court, où en est-on aujourd’hui ?
On ne l'a pas mis sur cette première trame de programme car nous ne voulions pas donner le sentiment que nous recyclions des idées. Mais la Cité du court est bien lancée, les appels d'offres sont faits, les travaux commenceront. C'est quelque chose que nous inaugurerons évidemment dans le mandat. La Coopé, ça n'était pas acté politiquement, donc nous la rajoutons. Et puis, sur la culture, il y aura bien d'autres choses. Vous verrez l'ouverture de la grande bibliothèque en à l’automne 2026. Donc c'est pour bientôt.
Après la défaite de Clermont pour le titre de Capitale européenne de la culture, vous souhaitiez continuer à travailler sur la dynamique à l’échelle du Massif-Central. Vous n’en faites pas un axe de votre programme ?
Ce projet, il est dans la réaffirmation des coopérations du Massif Central. Il est dans le fait que pendant cinq ans, vous aurez des expositions toujours du musée Guimet en Auvergne. Donc on va bénéficier d'une dynamique, mais ce qui est vrai, c'est que nous n’avons pas gagné. On ne sera pas capitale européenne. Et par les temps qui courent en matière financière, peut-être que finalement, je vois et je suis les actualités à Bourges, je me dis que ce n'est pas facile. Et ça prouve d'ailleurs que peut-être, ces réseaux de capitale européenne, ce sont choses intéressantes. Il faut réadapter tout cela à un monde qui est très incertain du point de vue financier.
