Nouveau gouvernement : quelles priorités attendent Michel Barnier ?
Michel Barnier est à Matignon depuis une semaine. La composition de futur gouvernement se poursuit aux rythmes de nouvelles consultations avec les partis. En attendant, les dossiers urgents et brûlants s’accumulent sur le bureau de nouveau Premier ministre.
L’urgence des urgences : le budget 2025
Le calendrier est tout d’abord très serré. Constitutionnellement, tout doit être bouclé pour le 1er octobre, date fixée pour permettre aux députés d’examiner ensuite le futur budget pour un vote, en théorie, avant le 31 décembre. Le gouvernement démissionnaire a bien prévu un cadrage, à charge pour la nouvelle Assemblée de le mettre en œuvre ou pas. Mais il faut trouver une majorité dans un contexte de comptes dégradés. Le dérapage du déficit public pour 2024 est plus grave que prévu. La direction du Trésor l’établit à 5,6 % du PIB. Bercy prévoyait initialement 5,1 %.
La France est sous la surveillance de Bruxelles pour déficit excessif. Le gouvernement en théorie avait jusqu’au 20 septembre pour informer la Commission de ses orientations budgétaires. Mais comment dégager des milliards d’économies sans casser la croissance ni plomber les Français ? "Même si elle est importante, la réduction de dépenses ne suffira pas. Il faudra aussi des nouvelles recettes" estime Clara Léonard, économiste et co-fondatrice de l’Institut Avant-garde.
Les agriculteurs dans l’attente
La crise du secteur est toujours là, avec les épizooties dans les élevages et les mauvaises récoltes. Mais surtout, la loi d’orientation , promise après les manifestations massives du début d’année, n’a pas été promulguée. Elle a été adoptée le 28 mai 2024 à l’Assemblée nationale avec un compromis entre la majorité présidentielle et les Républicains. Le texte devait ensuite être examiné par le Sénat, calendrier stoppé par la dissolution. Le ministre démissionnaire de l’Agriculture, Marc Fesneau estime que la reprise de l’examen est suspendue à la décision de Michel Barnier.
"Nous sommes toujours là et nous attendons des éléments d'urgence" souligne Quentin Leguillous, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs.
Les Jeunes Agriculteurs et la FNSEA ont d’ailleurs contribué a rédiger un projet de loi complémentaire à la loi d’orientation. Texte déjà contesté par la confédération paysanne et des associations environnementales.
La santé, l’hôpital et la question de la fin de vie
Les débats sur le texte fin de vie avaient été stoppés avec la dissolution de l’Assemblée nationale et devront reprendre de zéro. Si cela arrange les opposants à l’aide à mourir, le projet de loi comporte aussi un volet sur le développement des soins palliatifs. "Toutes les promesses qui ont été faites pour les soins palliatifs dès 2024, aucune ne sera mise en œuvre. Tous les chantiers sont à l'arrêt" déplore le Dr Claire Fourcade, présidente de la société française des soins palliatifs.
Toujours dans le domaine de la santé, les attentes des personnels hospitaliers sont aussi très importantes dans un secteur toujours en pleine crise, notamment des urgences.
Le chaudron néo calédonien
Près de quatre mois après le début des émeutes en Nouvelle-Calédonie. Le calme n'est toujours pas revenu sur le caillou. La situation sociale s’est même encore aggravée fin août avec la fermeture de l’usine de nickel du nord. "L’archipel est au bord de l'effondrement économique. Le système de protection sociale n’est pas calibré pour supporter 26 000 personnes en chômage technique. Il faut d’urgence un plan de soutien" demande Samuel Gorohouna, maître de conférences en sciences économiques à l'Université de la Nouvelle-Calédonie.
Mardi, les Échos publiait un nouveau chiffrage des dégâts par Allianz, premier assureur de l'archipel entre 1 et 1,5 milliard d'euros. Le gouvernement local évoque le chiffre de 2,2 milliards.
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