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"Notre rêve c'est de construire une cathédrale comme au Moyen-Âge", découvrez le chantier médiéval de Guyenne en Gironde

"Notre rêve c'est de construire une cathédrale comme au Moyen-Âge", découvrez le chantier médiéval de Guyenne en Gironde

Un article rédigé par Clément Guerre - RCF Bordeaux, le 22 juillet 2025 - Modifié le 22 juillet 2025

A quelques kilomètres au Nord de Bordeaux, le chantier médiéval de Guyenne utilise les savoir-faire anciens pour reconstruire une chapelle, un cloître médiéval et même une cathédrale. Alors où en est le chantier après bientôt deux ans de travaux ?

Au chantier médiéval de Guyenne 150 bénévoles construisent une chapelle avec les techniques du Moyen Âge ©CG.Au chantier médiéval de Guyenne 150 bénévoles construisent une chapelle avec les techniques du Moyen Âge ©CG.

Ce sont les nouveaux bâtisseurs de cathédrales. En Gironde, à La Lande-de-Fronsac, 150 bénévoles et quelques artisans de métier ont un projet fou : construire une chapelle, un cloître et une cathédrale avec les matériaux, les outils et les moyens du Moyen-Age. Après bientôt deux ans de chantier participatif les murs de la chapelle sont débout et un village du XIe siècle s'érige tout autour. Visite guidée de ce projet hors du temps avec Valéry Ossent, le président de l'association du chantier médiéval de Guyenne.

 

©chantier médiéval de Guyenne

 

Un rêve devenu réalité

 

"Notre rêve c'est de construire une cathédrale comme au Moyen-Âge, c'est ce qui guide le projet depuis le début", débute l'ancien ingénieur et chef d'orchestre du projet Valéry Ossent. Depuis octobre 2023, lui et quelques bénévoles se sont mis à tailler des pierres pour monter les murs d'une chapelle à la manière d'autres chantiers historiques en France comme ceux de l’Hermione ou du château de Guédelon. "Notre objectif ici c'est de retrouver les savoir-faire et de les transmettre", assure Valéry Ossent à l'entrée du terrain de trois hectares où les travaux sont en cours.

A l'origine du projet, sept premières années de recherches et d'ébauches ont été nécessaires avant d'arriver au chantier. Mais aujourd'hui c'est un vrai village du XIe siècle qui est reconstitué. "Petit à petit on a la partie construction, la maçonnerie, la taille de pierre... et puis autour on a de quoi raconter l'histoire des bâtisseurs et comment ils vivaient au quotidien. Et donc on a construit une maison d'habitation, un four à pain et des maisons pour les artisans comme à l'époque", indique du doigt le responsable du chantier tout en ajoutant que tout est construit avec les techniques de l'an mille.

 

©CG©CG

 

Des savoir faire à transmettre

 

Par exemple ? Les bénévoles ont dû garder les mesures de l'époque, le pied, le pouce au lieu du système métrique apparu au XVIIIe siècle. Les outils utilisés par Valéry Ossent, très efficaces selon lui, se nomment l'archipendule (l'ancêtre du niveau à bulle), le marteau têtu pour casser des pierres et la truelle. "On a quelques anachronismes qui nous restent encore à gommer comme la brouette à la place de la charrette mais vous ne verrez jamais de ciment ou de béton sur notre chantier, promet-il.

Alors évidemment les 150 bénévoles ne sont pas tous présents chaque jour mais une dizaine de paires de bras quotidiennes permettent d'avancer, selon Valéry Ossent. Par exemple, cette équipe du château de Roquefort à Lugasson dans l'Entre-deux-Mers "qui en plus d'être mécène a proposé de passer la journée sur le chantier. En plus de nous fournir en pierres sur le chantier, ils viennent nous filer un coup de main et nous aident à monter les murs de la chapelle".

Maître compagnon tailleur de pierre, Frédéric Thibault supervise l'avancement de l'édifice religieux. Il faut d'abord retailler à la main des pierres souvent extraites des champs puis les hourder au mortier de chaux afin de faire tenir le mur. "Aujourd'hui, on remplit l'intérieur des murs avec des petites pierres et en même temps on sensibilise aux savoir-faire artisanaux du XIe siècle. Cela permet de se reconnecter au patrimoine français et de raconter l'histoire des gens à travers ces pierres", précise ce professionnel qui a longtemps rénové des cathédrales.

 

©CG

 

Une vocation sociale

 

Le chantier médiéval de Guyenne fonctionne donc avec de nombreux bénévoles et 6 salariés (dont 4 en contrat d'insertion professionnelle) qui proposent des formations et des initiations aux personnes sans emploi. L'ADN du chantier est aussi d'accueillir des jeunes en manque d'orientation, des repris de justice ou des adultes handicapés, indique Valéry Ossent. "On a par exemple un jeune tailleur de pierre de métier et qui a fait un AVC et qui vient sur le chantier pour réapprendre le geste du métier. La notion de partage et de travail collectif c'est quelque chose qui me manquait en entreprise", conclut l'ancien ingénieur.

 


Sur le chantier, visite guidée des techniques utilisées par les bâtisseurs de l’époque.

La visite libre : adulte  7 €, enfant 5 €, gratuit en dessous de 5 ans. 

La visite guidée : 3 € supplémentaires par personne.

 

 

Les murs de la chapelleLes murs de la chapelle
Les murs de la chapelleLes murs de la chapelle
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le village du XIe sièclele village du XIe siècle
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