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Normandie: Edouard Philippe avance ses pions

Normandie: Edouard Philippe avance ses pions

Un article rédigé par Aurélien Vurli - RCF Orne, le 21 janvier 2022  -  Modifié le 21 janvier 2022
Journal normand Edouard Philippe avance ses pions

Une demi-douzaine d’élus de la majorité d’Hervé Morin devraient adhérer au parti de l'ex-Premier ministre dans les prochains jours. Pour peser sur la vie politique nationale, le maire du Havre veut passer par un maillage territorial dense en s’inscrivant dans les communes. Son parti Horizon a lancé cette semaine 25 comités municipaux en Normandie, et compte en dévoiler plus dans les prochains jours.

Edouard Philippe espère attirer des maires LR dans son nouveau parti Horizon @Jacques Paquier Edouard Philippe espère attirer des maires LR dans son nouveau parti Horizon @Jacques Paquier

Le Maire du Havre, se prépare-t-il déjà pour 2027 ? La question est posée depuis la création de son parti politique Horizon en novembre dernier. Ce samedi 15 janvier, ce parti a lancé 130 comités municipaux dans toute la France dont 25 en Normandie, répartis principalement entre la Seine-Maritime (12) et le Calvados (7). Un processus étonnant d’ancrage territorial, pour le politologue Michel Boivin, au regard des « ambitions nationales d’Edouard Philippe ». Pour le chercheur normand, le parti Horizon se construit dans un « logiciel macroniste de réunions des bonnes volontés depuis une logique d’implantation territoriale basée sur la commune ». Une implantation qui devrait se poursuivre, le Maire de Ouistreham, Romain Bail a révélé à RCF qu’une centaine de comités municipaux en plus devraient se créer dans une quinzaine de jours. 

Implantation communale dans un logiciel macroniste

Une implantation qui pourrait venir combler les lacunes du parti La République en Marche pour Jean-Philippe Jal, co-auteur du livre Les partis politiques (ed. Chronique Sociale) et intervenant à l'Université de Lyon II. Au pouvoir depuis 5 ans, le parti du président de la République a eu du mal à créer un véritable ancrage territorial, particulièrement en Normandie où Edouard Philippe profite d’une bonne image auprès d’élus qui n’ont pas toujours été de son bord politique. Le maire de Ouistream, Romain Bail, qui a quitté Les Républicains après avoir été écarté de la liste aux régionales, a rejoint l’ancien Premier ministre pour sa « stature ». L’ancien maire LR lui reconnaît également « une capacité à rassembler », prouvé par des ralliements tel que celui de Laurent Bonnaterre qui se définit de centre-gauche, mais qui se trouve plus de points communs avec l’homme de droite modéré, qu’avec « des gauchistes qui ont quitté la République ».

Objectif : attirer des maires LR

Ces ralliements de centre-gauche restent aujourd’hui des exceptions. Pour Jean-Philippe Jal, le parti d’Edouard Philippe cherche à attirer des maires de droite modérée, à l'image des ralliements de la députée de Seine-Maritime Agnès-Firmin Bodo (ex-UDI), de la maire de Fécamps Marie-Agnès Poussier-Winsback (ex-UMP) ou encore de l’élu Alençonnais Ludovic Assier (ex-UDI). Pour l’intervenant à l’université, « beaucoup d’élus sont attentifs à la façon dont se passe la campagne de Valérie Pécresse ». Désignée candidate à l’élection présidentielle par le congrès LR en décembre, la présidente de la région Île-de-France « n’a pas l’effet repoussoir que peut avoir Éric Ciotti ». Une défaite au premier tour du parti LR à l’élection présidentielle pourrait voir basculer dans l'escarcelle d'Edouard Philippe un certain nombre d’élus de droite modérée, comme ce fut le cas en 2017 de « Bruno Lemaire (élu député de l’Eure) ou Sébastien Lecornu (élu sénateur de l’Eure) qui avaient rejoint Emmanuel Macron après le premier tour de la Présidentielle ».

Une demi-douzaine d'élus régionaux à (l')Horizon ?

Au-delà des maires, Edouard Philippe essaye aussi de construire son parti sur la base d’élus dans les assemblées. Laurent Bonaterre a confié à RCF qu’une demi-douzaine d’élus et/ou candidats, dont des vice-présidents, de la majorité d’Hervé Morin à la Région pourraient adhérer au parti dans les prochains jours.

Une décision qui a peu d’importance pour Bertrand Deniaud, vice-président de la région Normandie. Ce fidèle d’Hervé Morin ne se voit pas travailler avec l’ancien Premier ministre à un niveau national. Mais localement, des exclusions du groupe majoritaire ne sont pas à prévoir. Pour Bertrand Deniaud, « notre majorité est normande c’est cela qui compte ». 

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©DR
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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