Nomination de Mgr Bataille en Berry : premières réactions

À la suite de la nomination de Mgr Sylvain Bataille à la tête du diocèse de Bourges, Guillaume Vanhems, directeur d'antenne de RCF en Berry, et Hugo Sastre, journaliste de l'Indre, ont réuni un plateau d'invités pour une émission spéciale.

Réaction de Mgr Bataille à l'annonce de sa nomination

Partir, c'est un arrachement [...]. Et en même temps ce "oui" était évident. 

Si Mgr Bataille ressent une réelle douleur à l'idée de quitter le diocèse de Saint-Étienne où il a œuvré pendant neuf ans, il n'en reste pas moins confiant quant à sa mission à venir au diocèse de Bourges : 

"Le diocèse ne m'appartient pas, c'est une mission qui m'a été confiée pour un temps, une grâce qui m'a été faite d'être ici à Saint-Étienne. Et puis maintenant, le pape Léon XIV m'appelle à être archevêque de Bourges. Eh bien, c'est là que le Seigneur m'attend et je suis sûr que là aussi, on va vivre des choses extraordinaires."

Hervé Hostein et Michel Trémoulhac du diocèse de Saint-Étienne

Je dirais que c'est un évêque fonceur, un évêque bâtisseur. 

Hervé Hostein est le responsable de communication du diocèse de Saint-Étienne, également membre du Conseil épiscopal et coordinateur du Conseil diocésain de pastorale. Pour lui, Mgr Bataille est profondément animé par le texte Evangelii Gaudium du pape François, et un souci constant de proximité avec tous : 

"Il nous a souvent dit et répété qu'il était animé par le texte "La Joie de l'Évangile" du pape François. Je pense que ça a été sa boussole. [...] Il aime les relations simples, directes et franches. [...] Il va aller à la rencontre des personnes, tout simplement, à la rencontre des Berrichons et à la rencontre de ses collaborateurs. Je pense que ça va être sa première priorité. 

[...] Quand on est pasteur d'un diocèse, c'est sûr qu'il y a un agenda de ministre difficile à gérer, mais il le faisait, de même que, de temps en temps, il lui arrivait de rendre service, par exemple, pour remplacer au pied levé un prêtre pour une messe dominicale ou dans une paroisse où il n'y avait pas de prêtres disponibles. Ça lui est arrivé assez régulièrement. [...] Il aimait bien ces petites échappées ou ces contacts très concrets avec le terrain."

Michel Trémoulhac, le directeur de RCF Saint-Étienne, a appris avec surprise le départ de son évêque ce matin. Il se souvient de la période des confinements du Covid, au cours de laquelle Mgr Bataille a pris l'initiative de participer régulièrement à la prière du matin diffusée tous les jours : 

" Il a participé à cette prière du matin, ça a été un moment très fort pour nous.[...] J'ai envie de dire que notre évêque est très soucieux de notre radio, [...] ne refuse jamais une interview, participe très régulièrement à des émissions. "

Père Éric Vinçon, Administrateur diocésain du diocèse de Bourges

Je sens une volonté, à la fois chez notre évêque et aussi de la part du peuple de Dieu qui est en Berry, de marcher ensemble.

L'Administrateur diocésain a pu échanger avec Mgr Bataille, et le décrit comme " très à l'écoute, très disponible et heureux [...] de venir découvrir le Berry et servir l'Église qui est en Berry.

[...] Un évêque arrive avec son histoire, avec sa personnalité, sa sensibilité. [...] Je suis sûr qu'il va nous apporter son souffle, sa sensibilité et son regard sur la réalité de notre diocèse. Ce qui me réjouit, c'est qu'on a un pasteur, quelqu'un qui nous est envoyé pour nous guider.

Je sens vraiment qu'il y avait une grande attente dans le diocèse par rapport à l'évêque. Tous les jours, on me demandait : "Alors, c'est quand, c'est quand ? " Et je sens une volonté, à la fois chez notre évêque et aussi de la part du peuple de Dieu qui est en Berry, de marcher ensemble. " 

Mgr Jean-Christophe Lagleize, Évêque émérite de Metz et ancien prêtre du diocèse du Bourges

Les habitants du Berry doivent avoir le souci d'initier leur nouvel évêque à ce qui fait leur territoire. 

Lorsqu'il était évêque du diocèse de Valence, Mgr Lagleize a connu et côtoyé Mgr Bataille, qui était alors Supérieur du Séminaire de la Société Jean-Marie Vianney à Ars, puis Recteur du Séminaire pontifical français de Rome. 

Il qualifie le nouvel archevêque de Bourges comme " un homme agréable, avenant, souriant, qui aime le contact".

L'évêque émérite de Metz parle également de l'importance de l'accueil d'un nouveau pasteur diocésain de la part des fidèles  : 

"Quand on arrive évêque, on arrive un peu comme un nouveau né. Il nous faut découvrir un territoire, des personnes,  des grandes figures qui ont marqué. Quand on arrive en Berry, il faut quand même un peu connaître George Sand, saint Guillaume, si on va dans les sphères religieuses. 

Il y a une période où les diocésains, les habitants du Berry, doivent avoir le souci d'initier leur nouvel évêque à ce qui fait leur territoire, à ce qui fait leur pays. Il le dit d'ailleurs dans la lettre qu'il nous adresse, qu'il aura à découvrir, à être peu à peu Berrichon. [...] Et puis, on découvre des réalisations, des projets, et on a soi-même, [...] déjà mis en œuvre des choses dans son diocèse d'origine."

Père Stéphane Maritaud, Doyen de Châteauroux

On ne se voile pas la face sur nos difficultés, mais on témoigne aussi des merveilles que Dieu accomplit au travers des différentes personnes qui font vivre cette église diocésaine dans leur diversité. 

Le père Maritaud insiste sur l'importance de la communion dans la diversité pour un diocèse aussi vaste que le Berry : 

"C'est ce qu'on attend, je crois, d'abord d'un évêque, c'est qu'il soit le garant de la communion au sein d'une Église vivante. [...] Il y a des aspirations, bien sûr, des projets et certainement qu'il nous en proposera lui aussi. Mais toujours de le vivre ensemble. Et c'est peut être son rôle aussi de nous rassembler, de faire de nous une Église vivante dans le Berry.

[...] Et permettre que cette communion s'établisse entre  les différentes parties du diocèse, qui est un diocèse quand même très étendu, et que cet éloignement géographique soit comblé. Non pas parce que l'évêque passe partout, mais parce qu'il est lui-même dans sa mission, celui qui permet le lien entre nos diversités dans un grand diocèse si vaste."

Frère Laurent Flichy, Recteur du Sanctuaire Notre-Dame de la Miséricorde à Pellevoisin

Il est originaire d'un territoire rural, il connaît le monde rural, et il connaît les petits et les pauvres.

Frère Flichy a bien connu le nouvel archevêque du diocèse de Bourges, puisqu'ils ont passé une partie de leur scolarité ensemble, à l'internat du lycée Saint Joseph de Reims. Le Recteur du Sanctuaire de Pellevoisin évoque avec nostalgie leurs souvenirs communs de jeunesse :

" Quand nous allions tous les mercredis, en vélo, deux par deux, visiter des familles de la banlieue de Reims, il était d'une fidélité incroyable, avec le père René Flamand, qui était notre aumônier, qui était aussi aumônier de la maison d'arrêt de Reims, où nous allions participer à l'animation de la messe, à tour de rôle, quand nous étions en terminale. "

Parmi les projets à mettre en œuvre pour Mgr Bataille, il y aura certainement le procès pour la béatification d'Estelle Faguette  : " C'est l'archevêque qui commence le procès de béatification selon le droit de l'Église. C'est l'initiative de l'archevêque qui doit se mettre en œuvre. Je pense qu'il va prendre le temps de connaître le dossier et reprendre contact avec les personnes qui ont travaillé dans la commission qui a abouti au Nihil Obstat." 

Marielle Bellanger, Corinne Vaillant-Lanotte,  Claude Berruer et Axel de Maupeou

Marielle Bellanger est Directrice adjointe de l'enseignement catholique Berry-Loiret. À l'annonce de la nomination de Mgr Bataille, elle a écouté l'homélie dite par Mgr Bataille lors de la messe de rentrée de l'enseignement catholique de Saint-Étienne en septembre dernier, qu'elle décrit comme "tout à fait enthousiasmante ".

L'archevêque de Bourges est très attendu sur la question de la ruralité, et des réflexions menées à propos des petits établissements privés du Berry : 

" La ruralité nous interpelle beaucoup. Nous avons une majorité d'écoles de quatre classes. Nous avons une majorité de collèges de sept ou huit classes. Nous sommes directement confrontés à un besoin de réponse à la ruralité et avec une démographie descendante qui le sera encore dans les prochaines années."

Corinne Vaillant-Lanotte, Déléguée adjointe à l'Œcuménisme pour le diocèse de Bourges, a apprécié d'entendre le nouvel archevêque évoquer "toutes les manières de vivre l'Évangile et la diversité".

" On attend de notre évêque qu'il nous rassemble dans la foi du Christ et qu'au-delà des mouvements ou des tendances ecclésiales, nous soyons ensemble dans notre dimension chrétienne avec une poursuite de tout l'engagement pour l'unité des chrétiens qui a pu être mené ces dernières années. Mais c'est un chantier à poursuivre à chaque génération, des dialogues à engager. "

Claude Berruer, Responsable du service diocésain de la formation des chrétiens, attend la poursuite du projet lié à l'Institut catholique de Paris, et le lien qui cela pourrait créer avec la formation des laïcs : 

 " La dynamique d'une ville aujourd'hui est quand même très articulée à la présence d'étudiants, à la vie de l'enseignement supérieur. Et l'Institut catholique pourrait offrir un certain nombre de formations permettant aussi à des jeunes de ne pas être obligés de quitter leur ville d'origine.

[...] La formation des laïcs peut aider à mieux structurer [...] la co-responsabilité différenciée. C'est-à-dire comment, dans une Église qui, quand même, est un peu à la peine, on peut aller vers de nouveaux modèles en articulant les ministères ordonnés, la responsabilité des laïcs. Le pape François avait aussi ouvert la voie de ministères institués. Il y a toute une formation à bâtir et des articulations à imaginer entre les prêtres, les diacres, les ministres institués, les laïcs en mission et tous les baptisés.  "

Axel de Maupeou, Délégué du Secours Catholique Berry-Loiret, attend de la part du nouvel évêque " de l'écoute, de la création en termes de partenariat, d'initiatives communes, d'entraide.

 [Le Secours Catholique du Berry ] a beaucoup d'initiatives, mais on peut faire beaucoup mieux. En nous appuyant sur le réseau du diocèse, et en travaillant cette pauvreté spirituelle qu'on a pu constater. Et je pense que là aussi, justement, Monseigneur Bataille pourra venir nous suggérer, nous proposer des idées que nous pourrons mettre en place ensuite avec lui."