Cette période de l’année reste difficile pour les plus fragiles et les plus isolées, mais des milliers de personnes seules ou en précarité vivront Noël ce mardi soir et mercredi grâce aux associations d’entraide et à leurs bénévoles.
Les chiffres en France sur la solitude en France sont édifiants : 530 000 personnes en situation de mort sociale et plus de 2 millions en situation de grande fragilité selon le dernier rapport de l’association des Petits Frères des Pauvres. La solitude touche principalement les personnes âgées, mais aussi de plus en plus les jeunes ou des couples.
Noël dans ces circonstances accentue la souffrance ressentie. "Les valeurs autour du regroupement, des familles, des amis sont très présentes à Noël. Pour ceux qui vivent la solitude et l'isolement social, ce sont des moments encore plus difficiles que le reste de l'année" rappelle Yann Lasnier, directeur général de l’association. Au quotidien, les Petits Frères des Pauvres accompagnent ces personnes seules et sur la période de Noël, ils organisent partout en France des réveillons. Françoise, 68 ans, vit à Chalon-sur-Saône. Elle a participé l’an dernier à une de ces soirées : "j'ai ressenti beaucoup de solidarité, beaucoup de bienveillance, de joie. L'isolement social était rompu".
Des réveillons solidaires sont organisés aussi par d’autres associations, comme le Secours Catholique avec son opération "FraterNoël". Des milliers de bénéficiaires sont accueillis chaque année partout en France. "Il y a des réveillons à 20-30 personnes et puis d'autres à 200, voire à Paris, sur des bateaux où l'on est 600" précise Myriam Longomba, responsable mobilisation grand public au Secours Catholique. "Il peut y avoir des personnes à la rue, des personnes âgées isolées. Il peut y avoir des familles qui, le soir de Noël, n'ont pas les moyens de s'organiser pour vivre un réveillon comme elles le souhaiteraient. Certains ne sont pas forcément en situation de précarité, mais viennent nous rejoindre, car ils sont seuls le soir de Noël".
Dans ce genre de repas, souffle un esprit de partage, c’est comme un moment en famille. "C'est ce moment de paix partagée et cette fraternité qu'on essaie de retrouver à ce moment-là au seine d'une famille un peu plus grande" confie Myriam Longomba. De son côté, le Centre d’action sociale protestante (CASP) gère 86 lieux d’hébergement d’urgence en France et organise aussi ce type de festivités pour les personnes hébergées. "Nous accueillons de nombreuses familles monoparentales, avec des mamans seules avec leurs enfants et dont l'esprit est souvent pris par les problèmes. Ces moments de fête, c'est une petite parenthèse qui leur permet peut-être de se libérer l'esprit" souligne Aurélie El Hassak- Marzorati la directrice générale du CASP.
Mais il n’y a pas que des réveillons pour sortir les bénéficiaires de leur solitude à cette période. "En fonction de l’âge et des souhaits des personnes, les petits frères des pauvres proposent aussi des visites à domicile" explique Yann Lasnier. Pour des personnes isolées SDF qui restent en dehors des structures d’accueil d’urgence des maraudes sont organisées par le Secours Catholique et d’autres structures. Toutes ces opérations permettent de partager un Noël fraternel. Mais cela va aussi plus loin. Françoise par exemple a conservé des liens avec les personnes rencontrées l’an dernier et ne raterait pour rien au monde le réveillon ce mardi.
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