Nationalisation d'ArcelorMittal : « impossible » pour Pierre-Henri Dumont
Alors qu’ArcelorMittal annonce près de 600 suppressions de postes en France, principalement dans les Hauts-de-France, Pierre-Henri Dumont, secrétaire adjoint des Républicains et adjoint au maire de Marck, rejette l’idée d’une nationalisation et appelle à un changement de stratégie.
Selon lui, le problème central réside dans le coût de l’énergie : « Ce qui rend la sidérurgie française chère, c’est le prix de l’énergie beaucoup trop élevé parce qu’on est soumis au prix du marché européen. » ©Antoine LamielleArcelorMittal a annoncé près de 600 suppressions de postes en France, principalement dans les Hauts-de-France. Le sidérurgiste justifie ce nouveau plan social par des impératifs de compétitivité. Mais pour Pierre-Henri Dumont, maire adjoint de Marck dans le Pas-de-Calais, « ce n’est pas entendable que la sidérurgie européenne et française ferme ». Il rappelle que l’acier reste indispensable pour toute politique de réindustrialisation
Sortir du plafond de l’Arenh pour sauver la sidérurgie ?
Selon lui, le problème central réside dans le coût de l’énergie : « Ce qui rend la sidérurgie française chère, c’est le prix de l’énergie beaucoup trop élevé parce qu’on est soumis au prix du marché européen. »
Il critique le fonctionnement du dispositif Arenh - l'Accès Régulé à l'Électricité Nucléaire Historique. Jusqu'à un certain volume d'electricité industriel, le prix est bas. Mais ensuite les industries doivent se fournir en électricité sur le marché de gros et les prix explosent. « Quand on sort du plafond Arenh, on se retrouve avec un prix de l'énergie beaucoup plus cher et rend la compétition très difficile vis à vis de la Chine ».
Pour Pierre-Henri Dumont, il existe une solution immédiate et sans coût pour les contribuables : « Sortir du plafond de l’Arenh, faire un bras de fer avec Bruxelles, donner de l’énergie produite par le nucléaire directement à nos grandes entreprises. Et là, ça coûterait zéro euro au contribuable. »
Concurrence déloyale et « naïveté européenne »
Face à la concurrence mondiale, notamment chinoise, il dénonce l'attitude de l'Union européenne : « L’Europe est naïve depuis une dizaine d’années vis-à-vis de la Chine. Elle refuse l’accès à son marché mais elle a accès au marché européen. »
La proposition de nationaliser ArcelorMittal, avancée par plusieurs élus de droite et de gauche, est catégoriquement rejetée par Pierre-Henri Dumont. « On n’a pas l’argent pour nationaliser », tranche-t-il.
Il rappelle que l’État cherche déjà 40 milliards d’euros pour boucler son budget : « Les Français sont le peuple qui paie le plus d’impôts en Europe. On ne va pas en plus rajouter une nationalisation pour des délires idéologiques qui appartiennent aux années 1980. »
Pour l’élu, il faut privilégier des solutions pragmatiques : faire baisser le coût de l’énergie et protéger la sidérurgie par un rapport de force avec Bruxelles. « Il faut simplement du courage », conclut-il.


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