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Mort du pape François : “Un homme qui a élargi les frontières de l’Église”, témoigne Mgr Turini

Mort du pape François : “Un homme qui a élargi les frontières de l’Église”, témoigne Mgr Turini

Un article rédigé par Virginie Bardou - le 23 avril 2025 - Modifié le 30 avril 2025
L'invité du matin (Hérault)Monseigneur Turini, archevêque de Montpellier, sur la mort du Pape François

La mort du pape François ce lundi matin a provoqué une onde de choc dans le monde entier. À Montpellier, l’archevêque Mgr Turini partage son émotion et revient sur l’héritage spirituel et humain laissé par ce pontificat hors du commun.

Le pape François, une vie entièrement donnée à la miséricorde © RawpixellLe pape François, une vie entièrement donnée à la miséricorde © Rawpixell

L’annonce du décès du pape François ce lundi de Pâques a bouleversé bien au-delà des frontières de l’Église catholique. Mgr Turini, archevêque de Montpellier, partage son émotion et rend hommage à un homme “qui a élargi les frontières de l’Église” et dont l’héritage repose sur une conviction inébranlable : la miséricorde est le cœur battant de l’Évangile.

“On s’était attachés à lui comme à un proche”

Pour Mgr Turini, la peine ressentie est d’abord celle d’une perte familière. “Le pape François nous était devenu proche. Par sa simplicité, son langage accessible, son sourire, il a su créer un lien immédiat avec chacun.”

Mais la tristesse ne se limite pas aux seuls catholiques. “J’ai reçu des messages d’émotion venus de toutes parts : d’autres confessions chrétiennes, du judaïsme, de l’islam, mais aussi de personnes sans foi particulière. Il avait cette capacité rare à parler au cœur de l’humanité.” Cette universalité, dit-il, n’est pas le fruit d’une stratégie, mais de la sincérité radicale d’un homme “tout entier tourné vers les autres.”

Un pape dans l’élan de la Résurrection

Baptisé un 25 décembre, jour de Noël, Jorge Mario Bergoglio s’est éteint un lundi de Pâques. Pour Mgr Turini, ce détail n’est pas anodin. “C’est toute une trajectoire spirituelle qui se dessine là : de la Nativité à la Résurrection. Il est mort dans la lumière du Ressuscité, lui qui nous a appris à fixer le Christ dans nos vies, à en faire le centre. C’est une cohérence spirituelle qui marque tout son pontificat.”

Une parole qui ouvre, jamais qui enferme

L’une des phrases les plus marquantes du pape François, Mgr Turini la retrouve dans La Joie de l’Évangile : “L’Évangile ne condamne jamais quelqu’un définitivement.” Une parole qui, selon lui, résume à elle seule la ligne directrice du pontificat. “Il a fait de la miséricorde non pas un slogan, mais un appel permanent. L’Église qu’il a appelée de ses vœux n’est pas un bastion refermé, c’est une maison ouverte, avec des bras qui accueillent. C’est cette Église-là qu’il nous laisse en héritage.”

Un enseignement fécond et incarné

Au-delà de sa personne, François laisse derrière lui une œuvre majeure : Laudato Si’ sur l’écologie intégrale, Fratelli Tutti sur la fraternité, La Joie de l’Évangile, mais aussi une lettre plus récente, Louée soit la lecture, dans laquelle il invite les futurs prêtres à lire les grands auteurs de l’humanité, pas seulement les textes religieux. “Il avait une vision large, ouverte, incarnée de la foi. Lire, comprendre, se laisser toucher par la complexité humaine, c’est ainsi qu’il concevait le chemin de la foi”, rappelle Mgr Turini.

Un pasteur au regard unique

Chaque rencontre avec lui laissait une empreinte. “Il vous regardait avec une attention telle que l’on avait l’impression d’être seul au monde. Il faisait de chaque personne une priorité. C’est là le propre des grands pasteurs.”
Dès sa première apparition au balcon de Saint-Pierre, où il avait simplement dit “Bonsoir”, le ton était donné. “C’était un pape profondément latino-américain dans son rapport aux gens : chaleureux, direct, profondément humain.”

Un testament spirituel pour notre temps

Pour Mgr Turini, le temps du deuil est aussi celui de la réception. “C’est maintenant que nous allons pouvoir mesurer l’étendue de son héritage. Son appel à sortir aux périphéries, son insistance sur la charité, sur l’accueil des plus fragiles, sur l’écoute des cultures et des blessures du monde : tout cela constitue un véritable trésor spirituel.”

Et de conclure : “François nous lègue une Église tournée vers le monde, non pas pour s’y fondre, mais pour l’aimer, le servir et l’éclairer avec douceur et fidélité. Une Église qui n’a pas peur d’aller à la rencontre.”

L'invité du matin © RCF 34
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
L'invité du matin (Hérault)
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