Mgr Etienne Guillet : le Carême, "un cadeau pour revenir vers Dieu"

"Notre carême est un pèlerinage". Cette période de 40 jours, temps d'effort pour se rapprocher de Dieu, commence avec le mercredi des Cendres. Invité de la matinale de RCF et Radio Notre-Dame, Mgr Etienne Guillet témoigne des fruits que peuvent porter ce moment de vérité, de purification, et surtout de pardon. Le carême, une véritable bénédiction orientés vers la fête de Pâques.

Le carême est un cadeau

Le carême est un cadeau pour les chrétiens grâce à la tradition du jeûne, de la prière, du partage et du pardon."J'aurais envie qu'on les prenne le carême au sérieux et que chacun d'entre nous trouve la bonne déclinaison pour vivre chacun de ces quatre chemins dans notre année.", explique Monseigneur Guillet. Pour lui, ces chemins sont "complémentaires".

J'imagine peut-être que certains de vos auditeurs ce matin se disent : 'le carême arrive', peu d'entrain, traînant un peu la patte. Pour être franc, moi j'aurais envie de les encourager, et moi-même à me dire que c'est un temps qui est béni, un cadeau pour revenir vers le Seigneur.

Le carême est l'un des moments les plus forts de la vie d'un chrétien. Il constitue une richesse incomparable puisqu'il guide les chrétiens vers le Christ. Il est un cheminement de foi vers Pâques. Il permet d'arriver à cette grande fête avec sérénité, le cœur léger, rempli de la grâce de la miséricorde et du pardon de Dieu. "J'imagine peut-être que certains de vos auditeurs ce matin se disent le carême arrive, peu d'entrain, traînant un peu la patte le carême, car le jour c'est reparti, pour être franc, moi j'aurais envie de les encourager et moi-même à me dire que c'est un temps qui est béni, un cadeau pour revenir vers le Seigneur.", ajoute l'évêque de Saint-Denis.

L'importance des catéchumènes pendant le carême

Les catéchumènes constituent le cœur même du carême, ils se préparent au baptême qu'ils recevront à Pâques symbole de leur entrée dans la grande famille des chrétiens. Avec le carême, les catéchumènes redisent leur désir de Dieu ce qui est particulièrement fort et lourd de sens. Pour un évêque, ils constituent donc un cadeau immense.

 Ils ne sont pas venus par les chemins qu'on avait prévus, mais ils sont venus, et ils tapent à la porte. 

A Saint-Denis, "ils sont 450 adolescents et 225 adultes". "Pour les 18-25 ans on assiste donc à un doublement en un an", détaille Mgr Guillet. Mais pourquoi une telle augmentation ? L'explication n'est pas si simple. 

Les prêtres, les évêques, l'Eglise et l'ensemble des baptisés ont une grande responsabilité vis-à-vis de ces catéchumènes, en particulier pendant ce temps de carême. 

"On a prévu que la porte soit magnifique, souvent ils sont entrés par la fenêtre. Ils ne sont pas venus par les chemins qu'on avait prévus, mais ils sont venus, et ils tapent à la porte", souligne l'évêque de Saint-Denis. Les prêtres, les évêques, l'Eglise et l'ensemble des baptisés ont donc une grande responsabilité vis-à-vis de ces catéchumènes. En particulier pendant ce temps de carême. Ils doivent les accompagner par la prière tout au long de leur cheminement vers le baptême, mais plus particulièrement encore pendant ces 40 jours avant Pâques. 

Le carême, un temps spirituel dans le secret 

Dans l'Evangile du mercredi des cendres, le "secret" revient à six reprises. "Je pense que ça, il faut pouvoir l'accueillir. La spécificité de notre carême, c'est justement sa discrétion. C'est ce que l'on va faire humblement, discrètement, que le Seigneur seul saura", souligne l'évêque de Saint-Denis.

La spécificité de notre carême, c'est justement sa discrétion. C'est ce que l'on va faire humblement, discrètement, que le Seigneur seul saura 

Lors de l'imposition des cendres qui marque l'entrée dans le carême, le prêtre dit "convertissez vous et croyez à la bonne nouvelle". Il y a également une autre phrase qui peut-être dite "tu es poussière et tu redeviendras poussière". Pour Mgr Guillet, ces deux phrases constituent une invitation à se rappeler que nous sommes d'humbles créatures devant le Créateur. 

Se rappeler que nos vies sont entre ses mains et que l'urgence, c'est de l'aimer, humblement, simplement.

L'évêque de Saint Denis souligne la grandeur de cet amour et cette nécessité d'humilité, celle de remettre sa vie entre les mains du Seigneur. "C'était vrai il y a quinze jours, pour mon ordination épiscopale à Saint-Denis, mais c'est vrai, pour chacun d'entre nous. Se rappeler que nos vies sont entre ses mains et que l'urgence, c'est de l'aimer, humblement, simplement."