Mon frère handicapé
"Ce n’est pas tout rose, mais c’est mon frère et je l’aime !". Albane conclut ainsi son témoignage sur le magazine "madmoiZelle.com". Elle y décrit la relation complexe qu’elle a avec son frère handicapé.
"Toute mon enfance, j’ai ressenti beaucoup de haine pour lui". Et d’expliquer tout ce qu’elle n’a pas pu faire, du fait du handicap de ce frère : parc d’attraction, vacances au ski, cinémas, et autres loisirs où elle voyait ses amies aller avec leurs parents. Mais pas elle, tant le handicap du frère ainé était lourd. "Je souhaitais qu’il disparaisse pour avoir enfin une famille normale" se souvient-elle. "J’avais l’impression que mes parents ne m’aimaient pas autant que lui… mon frère me privait du temps que j’aurais pu passer avec eux". A l’adolescence, elle avait tellement honte qu’elle cachait son existence à ses amis, même si le poids du secret était bien lourd.
Comment Albane a-t-elle pu passer de cette haine apparente à l’amour qu’elle lui voue aujourd’hui ?
Tout simplement parce qu’elle a rencontré des professionnels bienveillants à qui elle a pu en parler. "Ça m’a fait du bien de parler sans jugement" dit-elle. "J’ai commencé à plus assumer, … certains de mes amis ont rencontré mon frère et ont été impressionné de l’émotion qu’il dégage". Et la jeune femme de découvrir peu à peu les qualités de ce frère, ses goûts, sa mémoire impressionnante, son oreille absolue, qui lui permet de reproduire des mélodies au piano : "dans ces moments, qu’est-ce que je suis fière de lui !" dit-elle. Des difficultés demeurent évidemment, mais aujourd’hui, il a une place positive, et même déterminante dans sa vie.
Ce que vit Albane doit être le lot de bien des frères et sœurs, qui n’ont pas toujours la chance de rencontrer ces professionnels ?
C’est précisément pour cela que l’OCH organise "une journée des frères et sœurs d’une personne malade ou handicapée" : pouvoir s’écouter avec bienveillance sur tout ce qu’on ressent ; se faire conseiller par des professionnels avisés ; découvrir que si je hais son handicap ou sa maladie, j’aime mon frère ou ma sœur, même si cet amour est encombré ; comprendre que la meilleure façon de l’aimer, c’est de m’autoriser à être heureux ; à construire ma vie sur tous les plans, amoureux, professionnel, social. Cette journée a lieu ce samedi 18 mai, à Paris et à Clermont-Ferrand. Chers auditeurs, le meilleur cadeau à leur offrir à ces frères et sœurs, c’est de les informer sur cette journée, et de les aider à y participer ! Ils en ont besoin, comme le révèle si bien Albane.
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