Molenbeek, un exemple de lien social deux ans après les attentats
Salah Abdeslam, le procès du silence
Le seul survivant du commando terroriste des attentats du 13 novembre 2015 à Paris comparaît actuellement devant la justice belge. Après un premier jour d’audience où le prévenu avait expliqué brièvement qu’il ne souhaiterait pas parler, une attitude qu’il observe depuis son incarcération, le deuxième jour du procès s’ouvre jeudi à Bruxelles.
Lundi dernier, Salah Abdeslam n’avait rien dit au cours de la première journée, si ce n’est cette phrase : "Je témoigne qu’il n’y a pas de divinité à part Allah et que Mohamed est son serviteur et son messager. Mon silence ne fait pas de moi un coupable ou un criminel. Maintenant, jugez-moi, faites ce que vous voulez de moi. C’est en mon seigneur que je place ma confiance. Je n’ai pas peur de vous, je n’ai pas peur de vos alliés, de vos associés. Je place ma confiance en Allah et c’est tout".
Mardi, Salah Abdeslam avait alors fait savoir au tribunal qu’il ne souhaitait plus comparaître en personne dans ce procès où est jugé également Sofien Ayari, arrêté en sa compagnie le 18 mars 2016 à Molenbeek. Au cours de l’audience qui se déroule ce jeudi, la chaise de Salah Abdeslam sera donc vide. Sa défense étant toujours assurée par son avocat, Sven Mary.
A Molenbeek, malgré la pauvreté, les gens se serrent les coudes
Pendant ce temps-là, la commune de Molenbeek, où a été arrêté le terroriste et bon nombre d'islamistes, se remet peu à peu de ces événements. Son image, de même que celle des ses 100 000 habitants, est aujourd’hui dégradée. Ann Gilles-Goris, échevine à l'action sociale de Molenbeek explique à Léo Pottier de RCF Bruxelles, en quoi aujourd'hui, le lien social se retisse.
"Les gens se sont serrés les coudes. La vie associative molenbeekoise ne date pas d’il y a deux ans. C’est pour cela qu’il est un peu compliqué de dire que tout a fondamentalement changé à Molenbeek. Elle est devenue la commune la plus pauvre de Belgique mais c’est une commune qui a toujours été extrêmement vivante au niveau associatif, que ce soit sur la lutte contre la pauvreté, les restaurants sociaux, le développement artistique, les rencontres des communautés" explique-t-elle notamment.
Elle ajoute qu'"il y a toujours eu des choses qui ont existé à Molenbeek. Ce qui a changé, c’est la prise de conscience qu’il faut continuer à se tendre d’autant plus les mains entre communautés, entre générations. C’est probablement vers là qu’il faut continuer à aller. C’est la découverte de l’autre. Trop souvent on ne connaît pas l’autre. Même dans le discours religieux, il faut être capable à certains moments de tendre la main vers le cœur de l’autre".
âºAnn Gilles-Goris, échevine à l'action sociale de Molenbeek:
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