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RCF Migrants: "nous pourrions régulariser 70 000 familles" affirme le Secours catholique
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Migrants: "nous pourrions régulariser 70 000 familles" affirme le Secours catholique

RCF,  -  Modifié le 25 janvier 2018
Bernard Thibaud, le secrétaire général du Secours catholique, tire le signal d'alarme sur la politique migratoire du gouvernement et la saturation des centres hébergement d'urgence.
2017 Secours Catholique- Bernard Thibaud 2017 Secours Catholique- Bernard Thibaud

Le ministre de l'Intérieur a rayé la notion contestée de "pays tiers sûr" mercredi lors de la présentation du projet de loi immigration prévu pour 2018. La décision intervient une semaine après la circulaire envoyée aux préfets pour renforcer le contrôle des migrants dans les centres d’hébergement d’urgence. Une situation tendue que dénonce Bernard Thibaud, secrétaire général du Secours catholique qui accompagne 1 million de personnes pauvres et sans-papiers dans tout le territoire.
 

"L’inconditionnalité de l’accès doit être préservée"

Se référant au Code de l’Action Sociale et des Familles, Bernard Thibaud défend le droit selon lequel "toute personne sans-abri et en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d'hébergement d'urgence." A l'inverse, la circulaire de Gérard Collomb tendrait, selon lui, à augmenter le nombre d'enfants et de familles à la rue, "soit des résultats inverses de ce que veut l'Etat qui veut lutter contre ces situations. Aujourd’hui 50% des migrants sont des enfants."

Si le président Macron, pendant sa campagne électorale, parlait d'honneur de la France concernant l'accueil des migrants, le secrétaire général du Secours catholique lui, préfère "l’honneur de l’hospitalité et des droits de l’homme".
 

"Régulariser 70 000 familles"

Bernard Thibaud constate l'insuffisance de places dans les hébergements d'urgence ou les difficultés d'accessibilité des plus pauvres aux logements sociaux. "La seule solution pragmatique et de bon sens est de proposer une régularisation des familles qui sont déboutées du droit d'asile sans pour autant pouvoir rentrer dans leur pays", affirme-t-il. Cette proposition pourrait concerner 70 000 familles ,et leur permettre d’accéder à un hébergement et un emploi. 

Première conséquence de ce rêve carressé par Bernard Thibaud: "dégager l’ensemble des centres d’hébergement." Il reconnait la nécessité d'un courage politique pour soutenir de tels propos au sein du gouverment et a salué la position défendue par la députée LREM Sonia Krimi mardi à l'Assemblée Nationale qui s'insurgeait contre la politique migratoire. Edouard Philippe a d'ailleurs lancé une concertation sur le projet de la loi "Immigration- Asile".

 

"Il y a des choses qui bougent", se réjouit Bernard Thibaud, qui fustige cependant le règlement de Dublin. "Il faut que les politiques s’expriment pour faire barrage à une politique migratoire d’un autre âge", désire-t-il.
 

"Les familles des migrants ont une vitalité extraordinaire"

Face à la situation complexe, Bernard Thibaud croit en un avenir optimiste. D'un côté, il désigne "une richesse et une grande ressource parmi les familles de migrants. Elles peuvent contribuer à notre société". De l'autre, il relève "une France de l’accueil et de l’hospitalité sur le terrain".

Loin de son rôle de censeur, l'Etat devrait être pour lui, l'organisateur de débats entre les citoyens pour l'accueil des étrangers et des réfugiés, en lien avec les collectivités. Avec un enjeu de taille: "construire la France". Pas moins.
 

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