L’afflux massif de migrants via les Balkans a presque éclipsé l’autre porte d’entrée actuelle vers l’Europe pour ces populations, la Méditerranée. Alors que les réfugiés en provenance de Syrie ou d’Irak continuent d’affluer via les pays de l’Est de l’Europe, la vague de migration africaine, économique, elle, continue de frapper les littoraux méditerranéens. C’est pour tenter de trouver une réponse à ce problème que sont réunis à La Valette, sur l’île de Malte, les principaux dirigeants européens, et ceux des pays d’Afrique, concernés en priorité par la question migratoire. Depuis hier, ces derniers tentent de mettre en place un plan d’action en vue de contenir l’arrivée de migrants.
Un plan qui devrait vraisemblablement être financé via un fonds fiduciaire, au regard des dernières informations transmises depuis le sommet à Malte. La Commission européenne a d’emblée annoncé qu’elle débloquerait 1,8 milliard d’euros. Chaque Etat du Vieux Continent est invité à y participer. Le but, doubler la somme avec les participations des Etats européens. Pour l’instant, quelques 78 millions d’euros ont été recouvrés. Ce plan propose notamment d’envoyer en Europe des officiers d’immigration africains, chargés d’aider leurs collègues européens à mieux déterminer la nationalité des migrants en situation irrégulière. L’objectif est de mettre en place des expérimentations dès l’an prochain avec au moins dix pays africains volontaires.
Côté africain, on répète aux dirigeants européens que le problème migratoire n’est pas récent. Pour une majorité de dirigeants d'Afrique, le problème est lié au développement économique. Et l’annonce de la somme débloquée par l'Europe a sonné comme une douche froide pour certains. Ces derniers craignent que l’argent ne serve pas le développement économique des pays, et ne soit utilisé que pour fixer des problèmes sécuritaires.
L’Afrique souhaiterait en revanche que l’Europe augmente le nombre de visas dans le cadre d’une migration légale. Certains, à l'image d’Alassane Ouattara, le président ivoirien, voient en cette crise migratoire l’opportunité d’instaurer une véritable mobilité, contrôlée, entre les deux continents. L’Europe n’y est pas opposée, mais veut en contrepartie que l’Afrique l’aide à rapatrier les migrants jugés "indésirables" dans leur pays d’origine. Ce qui ne saurait être la seule réponse à la crise migratoire, selon les chefs d’Etat africains.
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