Migrants à Calais : un accord franco-britannique qui ne dissuade pas de traverser
L'accord migratoire franco-britannique est entré en vigueur le 6 août 2025. Il doit dissuader les migrants de traverser la Manche illégalement. Angèle Vettorello, coordinatrice à Utopia 56 Calais. Elle constate que pour l'instant, les migrants poursuivent leurs traversées.
Migrants sur un bateau / Crédit : Melanie Phillips - SubstackL'accord migratoire entre la France et l'Angleterre a été signé en juillet, il a pris effet le 6 août. Il prévoit que quand 50 personnes arrivent illégalement par "small boat" (petit bateau) sur les côtés britanniques, 50 autres migrants seraient envoyés en France.
Un accord qui inquiète Utopia 56, une association pour aider les migrants. Angèle Vettorello, coordinatrice à Utopia 56 Calais : " C'est une mise en place extrêmement rapide. C'est un échange de personnes, un peu comme des objets. Ce n'est pas basé sur l'accueil. "
L'accord comporte un autre volet, encore plus inquiétant pour les migrants celui sur la sécurisation des plages. " La police peut agir sur une bande de 300 m entre l'eau et le sable et 300 m sur la mer. Les migrants se demandent si la police va être plus violente ", rapporte Angèle Vettorello.
Pour l'instant, cet accord n'est pas un frein pour la traversée.
Un accord censé dissuader les migrants de traverser et ainsi empêcher les passeurs de profiter de l'argent des migrants. Mais pour la coordinatrice d'Utopia 56 Calais " pour l'instant, cet accord n'est pas un frein pour la traversée. Depuis janvier, 25 000 personnes sont passées en "small boat". L'activité est très très élevée sur le littoral. Surtout l'été avec des conditions favorables."
Parmi ces migrants, beaucoup viennent du Soudan, d'Erythrée, d'Ethiopie, il y aussi des Syriens, Irakiens, Iraniens et des Afghans.
À Calais, l'association Utopia 56 tient une ligne d'urgence pour les migrants, pour des demandes de matériels, de vêtements, de nourritures ou d'autres assistances. " On fait beaucoup d'aide aux personnes qui ratent la traversés ", ajoute la coordinatrice. Pour elle, la situation des migrants n'évolue pas positivement : " il y a une non réponse étatisée. Les migrants attendent des mois une réponse pour leur statut. Ils mettent longtemps a accéder à des conditions décentes."


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