Mgr Jean-Marc Aveline prend la tête de l’Église de France
Ce mardi 1er juillet, l’archevêque de Marseille a pris officiellement ses fonctions de président de la Conférence des évêques de France (CEF). Le cardinal Jean-Marc Aveline devra prendre en main plusieurs chantiers, notamment la lutte contre les violences sexuelles dans l’Enseignement catholique et la réorganisation de l’Église catholique en France.
Mgr Jean-Marc Aveline. Crédits : Hans Lucas / Nathan LimassetÉlu à la tête de la Conférence des évêques de France (CEF) en avril 2025 à Lourdes, Mgr Aveline est réputé pour être un homme de dialogue. Il était un proche du pape François. Comme le souverain pontife défunt, il défend une vision de l’Église ouverte aux cultures et aux périphéries.
Ce 1er juillet, Mgr J.-M. Aveline succède à Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims. Le mandat de cinq ans de l'archevêque de Reims était arrivé à son terme.
L’Église sous tension
Dès sa prise de fonction, plusieurs défis l’attendent : abus sexuels au sein de l’Eglise, pratique religieuse en recul et organisation paroissiale en mutation. Les chantiers ont déjà été entamés par son prédécesseur.
Le premier est celui des violences sexuelles, notamment dans l’enseignement catholique. Lors d’un entretien avec RCF, quelques jours après son élection, Mgr Jean-Marc Aveline a déclaré : “Tant qu’on n’écoute pas, on ne peut pas percevoir la gravité pour chaque personne”, en référence aux témoignages entendus à la Cité Saint-Pierre, lors des demi-journées consacrées aux abus sexuels dans l’Eglise, lors de l’assemblée plénière.
L’archevêque de Marseille a insisté sur un travail de vérité, mené depuis plusieurs années, en particulier après le rapport de la Ciase : “Nous avons écouté ces récits ensemble. Le rapport de la Ciase disait : 'de victime à témoin'. Maintenant, c’est de témoins à frères et sœurs, regardant ce qu’il s’est passé, prenant nos responsabilités et travaillant à ce que cela ne se reproduise plus, autant que faire se peut”.
Comme autre chantier, il devra s’occuper du renouvellement de l’organisation de l’Eglise en France et sa gouvernance.
Face à la pratique religieuse en baisse chez les Français, au fil des années, le nouvel homme fort de la CEF devra gérer la question des catéchumènes, ces adultes réclamant le baptême, de plus en plus nombreux. En France, les demandes de baptême ont connu une augmentation de 45% en 2025.
Le prélat accueille avec espérance ces nouveaux baptisés. Selon lui, il s’agit “d'un signe des temps, qu’il faut accueillir avec respect et délicatesse”.
Une voix de l'Eglise dans le débat public
“La France a beaucoup de défauts, mais elle a fait naître des saints. C’est son terreau”, a-t-il déclaré le jour de son élection. Son premier discours en tant que président de la CEF est attendu d’ici les prochains jours.
La Conférence des évêques de France, fondée en 1964, a pour mission de coordonner les actions de l’Eglise et définir des prises de position communes. Elle est ainsi la voix de l’Eglise de France dans le débat public. Sa parole est scrutée de près, avec le projet de loi sur la fin de vie, ou encore les prochaines élections à venir.
Né en Algérie, Mgr Jean-Marc Aveline a étudié à l’Institut Catholique de Paris, en licence et doctorat canonique de théologie. Créé cardinal par le pape François en 2022, le prélat de 66 ans a été l’un des favoris à sa succession.
Au sujet du pape actuel, Léon XIV, il salue en lui “sa sagesse, son humilité, son sens de l’écoute et son goût du travail en commun” ainsi que son attachement pour la justice, dans un entretien avec Radio Vatican.




