Mgr Éric de Moulins-Beaufort: "vivre l'épidémie avec responsabilité"

[Dossier] La France face à l'épidémie de coronavirus - Alors que des mesures exceptionnelles ont été annoncées pour lutter contre le coronavirus, RCF vous propose un dossier spécial. Comment continuer à vivre malgré les restrictions imposées par l'État pour lutter contre le coronavirus ? Comment continuer à vivre sa foi alors que les messes et les célébrations ont été interdites ?
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'Nous avons pris la mesure de la gravité des choses'

'Je suis assez serein. Nous avons enfin pris la mesure de la gravité des choses. Tout le monde doit se plier à la réalité. C’est une épidémie grave et dangereuse, qui pourrait faire exploser notre système de santé. Notre premier devoir de chrétien, c’est d’accepter la vérité de cela, et de se comporter en êtres responsables de tous. Chacun de nos petits gestes contribue à casser l’expansion de cette épidémie' explique sur RCF Mgr Eric de Moulins-Beaufort, le président de la Conférence des Evêques de France.

De nombreuses mesures ont été annoncées pour lutter contre cette épidémie : fermeture des établissements scolaires, des commerces et activités non-indispensables à la vie des Français. Il a aussi été demandé de limiter les déplacements. Pour l’Eglise catholique, ajoute Mgr de Moulins-Beaufort, 'les messes ne peuvent être célébrées que de manière privée. Les églises sont ouvertes mais il ne peut pas y avoir de rassemblement quel qu’il soit, même pour un temps de prière. Chacun peut venir dans un église pour y prier, mais à condition de ne pas créer de rassemblement. Il faut trouver d’autres moyens pour nous relier les uns aux autres'.
 

'Réfléchir à ce que l'on pourrait changer dans sa vie'

Dans cette période particulièrement troublée, le pape François a demandé aux prêtres d’être présents aux plus fragiles. 'Il va falloir trouver des modalités mais dans un certain nombre de lieux, dans les diocèses, il va falloir imaginer des moyens de soutien spirituel pour les personnes enfermées chez elles. Je ne sais pas comment on peut faire, mais il faut trouver les moyens d’aider les familles qui vont se retrouver avec des enfants enfermés. Il faut trouver des modes de sollicitude variés' lance-t-il.

'Il faut prendre les choses au sérieux. Je ne sais pas si on peut empêcher d’avoir peur. L’épidémie est une expérience humaine. Nous n’avions plus ce genre d’expériences en France. Nous avons été rattrapés. Nous sommes confrontés à l’épidémie, à la mort. Nous devons vivre cela avec responsabilité. C’est toujours l’occasion de réfléchir à ce que l’on pourrait changer dans sa vie, si l’on mourrait demain' conclut-il.