Mesures du plan climat: prendre en compte la réalité des ménages précaires
Dans un entretien à Libération, et après l’annonce de décisions concernant les énergies fossiles, Nicolas Hulot a dévoilé les premières mesures du Plan Climat. Elles permettent, selon lui, de « cibler et aider les ménages aux moyens limités », qui souvent ne peuvent mettre en place la conversion écologique dans leur vie quotidienne.
Le ministre de la transition écologique et solidaire a fait connaître quatre premières mesures, à retrouver ci-dessous:
- Premièrement, une « prime à la conversion des véhicules » : une prime généralisée sera accordée aux Français qui souhaitent accéder à un véhicule à faible émission de CO2. Pour ceux qui voudraient passer à l’électrique, la prime sera de 2 500 euros.
- Un « chèque énergie » verra le jour à destination de 4 millions de ménages, pour les aider à payer leur facture d’énergie.
- Changer de chaudière pour obtenir un matériel moins polluant sera facilité par un petit coup de pouce de l’Etat, jusqu’à 3 000 euros.
- Enfin, le crédit d’impôt pour la transition énergétique se transformera en prime à la rénovation versée dès la fin des travaux, dès 2019. Cela encouragera les ménages modestes à passer à l’action.
Le réseau Action Climat fédère, depuis 1996, un millier d'associations à travers le monde, qui oeuvrent pour l'environnement et l'équilibre homme/nature. C'est un réseau qui intervient auprès des décideurs et pouvoirs publics afin de peser dans le débat. Meike Fink, responsable de la transition climatique juste, commente ces annonces.
Des mesures qui vont dans le bon sens... mais pas toujours suffisantes
Pour elle, ce sont des mesures qui vont dans le bon sens, mais qui posent un problème de ciblage de public : "Il faut prendre en compte la réalité quotidienne des ménages précaires", dit-elle. Les mesures proposées par Nicolas Hulot sont une première avancée, mais ne sont pas suffisamment solidaires.
Pour ce qui est du chèque énergie,
passant de 125 euros par an à 200 euros, elle souligne l'insuffisance du montant prévu. Pour réduire la facture énergétique des ménages les plus modestes, il faudrait une aide à hauteur de 600 à 700 euros.
Commentant la transformation du crédit d'impôt pour la transition énergétique en prime à la rénovation,
Meike Fink note l'appréciabilité de la mesure à destination des plus précaires qui ne pouvaient pas entamer de travaux. La mesure avait été annoncée dans le programme d'Emmanuel Macron.
"Si l'on veut proposer des mesures, il faut prendre en compte les capacités financières limitées des ménages"
Enfin, la question du financement d'une chaudière est, pour elle, assez anecdotique : il y aurait d'autres priorités...
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