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Méditerranée: l'Italie veut limiter les opérations de sauvetage de migrants

Un article rédigé par Jean-Baptiste Le Roux - RCF,  - Modifié le 4 août 2017
La situation es tendue du côté des côtes méditerranéennes de l'Italie. Cette dernière, qui subit de plein fouet la pression migratoire, veut limiter les opérations de sauvetage des ONG.

Entre les ONG qui viennent en aide aux migrants, en mer, et le gouvernement italien, le torchon brûle. Quelques jours après l’entrée en vigueur du "code de bonne conduite" édicté par le ministère italien, seules trois ONG ont accepté de le signer. Mercredi, le bateau d'une ONG qui avait refusé de signer ce document qui vise à mieux encadrer, et in fine, à limiter les opérations de sauvetage en mer, a été bloqué par les autorités.
 

Des ONG qui travailleraient avec les passeurs

Selon les magistrats transalpins, l’ONG allemande Jugend Rettet entretiendrait des liens directs avec les passeurs libyens et s’associerait ainsi au trafic d’être humains en favorisant l'immigration illégale. L'enquête des magistrats se base notamment sur des écoutes téléphoniques ainsi que sur des observations d'agents du gouvernement travaillant sous couverture.

Pour le gouvernement italien, cette action n'a aucun rapport avec la mise en place de ce code de bonne conduite, qui vise, selon les autorités, à encadrer les opérations de sauvetage qui échappent à son contrôle. Corinne Torre est chargée de mission France au sein de médecin sans frontière, l’une des ONG qui a refusé de signer ce code. 

Le refus de travailler avec des policiers armés

"Nous appliquons déjà la majorité des dispositifs présents dans ce code de conduite. Malheureusement il y a deux points importants sur lesquels nous sommes en désaccord. Le premier est d’imposer aux ONG de débarquer tout de suite les survivants dans des endroits sûrs, excluant de facto le transfert d’autres bateaux, ce qui limite les opérations de secours. La deuxième raison, c’est la présence de policiers armés à bord et l’engagement qui est demandé aux humanitaires de recueillir des preuves" explique-t-elle notamment.

"Nous ne refusons pas de travailler avec la police. Nous refusons de travailler avec des policiers armés, c’est la grosse différence. Si nous décidions de signer cette partie là, cela pourrait avoir des conséquences sur l’accès des populations ainsi que sur la propre sécurité de nos équipes" conclut Corinne Torre.

 

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